Pyongyang a défendu ce 8 octobre ses tests de missiles contre les «menaces militaires» américaines. Les essais de missiles nord-coréens se sont multipliés ces derniers jours, le pays communiste procédant à six tirs en moins de deux semaines, le dernier en date étant celui de deux missiles balistiques le 6 octobre.
Le 4 octobre, la Corée du Nord a lancé un missile balistique de portée intermédiaire (IRBM) au-dessus du Japon, ce qui a contraint certains des habitants de l'archipel à se mettre à l'abri.
«Le test de lancement de missile par la [Corée du Nord] est une mesure d'autodéfense régulière et planifiée pour défendre la sécurité du pays et la paix régionale contre les menaces militaires directes des Etats-Unis qui durent depuis plus d'un demi-siècle», a déclaré l'agence d'aviation civile nord-coréenne sans préciser de quel lancement il s'agissait, selon l'agence officielle KCNA.
Les médias publics ont publié cette déclaration après que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui tient son assemblée annuelle à Montréal, a condamné le 7 octobre les essais balistiques effectués par Pyongyang ces derniers mois et les a qualifiés de danger pour l'aviation civile.
Le pays reclus considère cette résolution adoptée par l'OACI comme «une provocation politique des Etats-Unis et de leurs forces vassales visant à porter atteinte à la souveraineté de la RPDC».
La Corée du Nord est une puissance nucléaire «irréversible», affirme Kim Jong-un
De leur côté, Séoul, Tokyo et Washington ont intensifié leurs exercices militaires conjoints ces dernières semaines et ont procédé le 6 octobre à de nouvelles manœuvres impliquant un destroyer de la marine américaine appartenant au groupe de frappe du porte-avions USS Ronald Reagan.
Ces lancements s'inscrivent dans le cadre d'une année record d'essais d'armes par la Corée du Nord, dont le dirigeant Kim Jong-un a déclaré qu'elle était une puissance nucléaire «irréversible», mettant ainsi fin à la possibilité de pourparlers de dénucléarisation.
Les Etats-Unis ont annoncé le 7 octobre des sanctions économiques contre deux personnes et trois entités accusées d'avoir participé à l'exportation illégale de pétrole vers la Corée du Nord. Washington, Tokyo et Séoul ont participé le même jour à une réunion trilatérale et ont convenu de «continuer à coordonner étroitement leurs réponses à court et à long terme, y compris avec les alliés et les partenaires des Nations unies», a fait savoir le département d'Etat américain dans un communiqué.
Les derniers tirs de missiles de Pyongyang «représentent une grave menace pour la paix et la sécurité dans la région», a-t-il commenté.
Pyongyang s'alarme des manœuvres américaines et s'inquiète d'une possible invasion
La Corée du Nord a diffusé le 8 octobre un nouveau communiqué où elle a affirmé «suivre de très près l'évolution extrêmement inquiétante de la situation actuelle», en référence au déploiement du porte-avions américain USS Ronald Reagan lors des manœuvres conjointes américano-sud-coréennes de cette semaine.
Les exercices effectués en commun par Séoul et Washington suscitent la colère de Pyongyang, qui les considère comme les répétitions d'une invasion.
Ces manœuvres sont «extrêmement provocantes et menaçantes», a affirmé le 8 octobre KCNA, et la participation récente du USS Ronald Reagan est «une sorte de [coup de] bluff militaire [contre la] réaction légitime» de Pyongyang à se protéger des menaces américaines, a ajouté le média public nord-coréen.
Séoul et Washington préviennent depuis des mois que Pyongyang procédera à un nouvel essai nucléaire, probablement après le congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre.