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Le Nobel de la paix décerné au Biélorusse Alès Bialiatski, à une ONG russe et au CCL ukrainien

Le comité norvégien a attribué le prix Nobel de la paix au militant politique biélorusse Alès Bialiatski, à l'ONG russe Memorial ainsi qu'au Center for Civil Liberties ukrainien.

Le Comité Nobel norvégien, qui attribue le prix Nobel de la paix, a fait savoir le 7 octobre avoir récompensé cette année le militant biélorusse Alès Bialiatski, fondateur du Centre Viasna des droits de l'homme, l'ONG russe Memorial, fondée à la veille de la chute de l'URSS et spécialisée dans les droits de l'homme ainsi que le Center for Civil Liberties (CCL) ukrainien, dont la mission est, selon son site internet : «L'établissement des droits de l'homme, de la démocratie et de la solidarité en Ukraine et dans la région de l'OSCE pour l'affirmation de la dignité humaine.»

«Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Biélorussie, Russie et Ukraine», a expliqué à la tribune la présidente du comité Berit Reiss-Andersen.

Selon elle, les trois lauréats ont «depuis des années promu le droit à critiquer le pouvoir et protéger les droits fondamentaux des citoyens». «Ils ont accompli des efforts formidables pour documenter des crimes de guerre, des violations des droits humains et l'abus de pouvoir. Ensemble ils démontrent l'importance de la société civile pour la paix et la démocratie», a-t-elle ajouté.

Dans son discours, elle a également annoncé «exhorter les autorités en Biélorussie à libérer Monsieur Bialiatski» et expliqué espérer «que cela se produira et qu'il viendra à Oslo pour recevoir le prix». Elle a toutefois ajouté reconnaître que ce souhait n'était «pas très réaliste». Alès Bialiatski, 60 ans, a été arrêté et emprisonné en juillet 2021. Il est accusé de fraude fiscale par la justice biélorusse.

Autre lauréat, l'ONG russe Memorial avait été dissoute le 5 avril dernier en vertu de la loi sur les agents de l'étranger entrée en vigueur en novembre 2012.

Berit Reiss-Andersen a par ailleurs fait valoir que la désignation des lauréats 2022 n'était «pas dirigé[e] contre le président Poutine, pour son anniversaire [ce 7 octobre] ou quoi que ce soit d'autre, à l'exception du fait que son gouvernement, comme celui de Biélorussie, est un gouvernement autoritaire qui s'attaque aux militants des droits humain». Elle a précisé que, selon elle, en Russie «la société civile et les défenseurs des droits humains [étaient] réprimés et c'est ce que nous voulons signifier avec ce prix».

Les lauréats se partageront une médaille d'or ainsi qu'un chèque de 912 000 euros qui sera remis lors d'une cérémonie organisée le 10 décembre à Oslo.

En 2021, le prix Nobel de la paix avait été attribué aux journalistes Maria Ressa et Dmitri Mouratov pour «leur combat courageux pour la liberté d'expression».