Vendredi 30 septembre
Le président russe a ensuite signé les documents formalisant le rattachement à la Fédération de Russie des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des régions de Kherson et de Zaporojié. Il a ensuite écouté l’hymne national russe, aux côtés des dirigeants des quatre nouvelles entités territoriales. Ils ont enfin scandé «Russie ! Russie !», à l'unisson avec la salle.
Le thème de la souveraineté a été au centre du discours de Vladimir Poutine : il a appelé à continuer la bataille «pour notre Grande Russie historique, nos enfants et nos petits-enfants», qu’il convient de protéger de l’influence occidentale. Il a également appelé à suivre un «chemin spirituel» historique, saluant la volonté exprimée lors des référendums de rejoindre la «patrie». «Nous allons protéger la Russie», a-t-il conclu avant d'être applaudi.
Le président russe a moqué le «délire» que constituent à ses yeux les débats sur le genre en Occident, certains pays permettant notamment de choisir «un parent 1 et un parent 2». Il s’agit d’une «négation complète des valeurs traditionnelles», à laquelle la Russie s’opposera fermement.
A propos des sanctions visant la Russie, Vladimir Poutine a estimé que celles-ci contribueront à la «désindustrialisation» et à la «ruine» de l’Europe. A contrario, certains pays choisissent «la bonne voie» en coopérant avec la Russie, au grand dam de l’Occident. Celui-ci a été submergé par de «fausses informations» rendant la Russie responsable de tous les problèmes.
Le dirigeant a également accusé l’Occident d’ «opportunisme» par rapport au respect des règles internationales, se permettant de traiter les autres pays de «barbares» et se prétendant à tort un défenseur de la démocratie. Or, les élites occidentales restent des «colonisateurs» qui pratiquent toujours un «racisme» et la «russophobie», qui cherchent à imposer partout «le modèle néolibéral». Il a fait référence à la guerre de l’opium en Chine, afin de s’accaparer les ressources de ce pays, parmi d’autres actions dirigées «contre la justice et contre le droit». A contrario, la Russie a soutenu les mouvements anticoloniaux au 20e siècle, un motif de «fierté» selon le président russe. «Au lieu de la démocratie», l'Occident n'apporte que «l'exploitation» dans le monde, a-t-il lancé.
Le président russe appelle l'Ukraine à «cesser immédiatement les hostilités».
Vladimir Poutine : «Les habitants de ces régions vont devenir des citoyens de la Russie pour toujours».
«Les Occidentaux ont considéré que la Russie allait continuer à se désintégrer», mais cela ne s’est pas produit, selon Vladimir Poutine. «Rappelons-nous les terribles années 1990, les années de faim et désespoir», a-t-il évoqué, accusant les pays occidentaux de s’opposer à l’émergence de nouveaux centres de pouvoir et de porter atteinte à la souveraineté des Etats qui n’accepteraient pas d’être des «vassaux». Face à cette volonté hégémonique, «la Russie défendra ses valeurs», a-t-il assuré.
Après avoir annoncé la reconnaissance des référendums de rattachement à la Fédération de Russie tenus dans les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporojié et Kherson, Vladimir Poutine a demandé une minute de silence pour les soldats russes morts au combat dans le cadre du conflit en Ukraine.
Commentant les résultats des référendums organisés dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que dans les régions de Zaporojié et de Kherson, Vladimir Poutine a évoqué un «choix parfaitement clair», conduisant à valider l’intégration de ces quatre nouvelles entités au sein de la Fédération de Russie, en application du droit «imprescriptible» des peuples à l’autodétermination.
Le président russe Vladimir Poutine a pris la parole lors d'une cérémonie au Kremlin après les référendums d'adhésion des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporojié et Kherson à la Fédération de Russie.
Le Grand Palais du Kremlin accueille ce 30 septembre la «cérémonie de signature d'accords sur l'entrée des nouveaux territoires dans la Fédération de Russie» après les référendums qui se sont tenus dans la République populaire de Donetsk (RPD), dans celle de Lougansk (RPL), dans la région de Zaporojié et dans la région de Kherson et qui ont tous abouti à une victoire massive du «oui» malgré les critiques occidentales portant sur leur organisation.
Les chefs des territoires concernés sont arrivés le 29 septembre à Moscou pour participer à la cérémonie. Après leur signature, le 30 septembre, les documents d'adhésion à la Fédération de Russie devraient être ratifiés par la Douma et le Conseil de la Fédération de Russie les 3 et 4 octobre.
Ainsi que le rapporte le quotidien Kommersant, plusieurs responsables politiques de l'opposition auraient de leur côté reçu une invitation pour assister à l’événement.
Des référendums qui exacerbent les tensions russo-occidentales
Alors qu'elle a recueilli le plébiscite massif des votants, la volonté des populations participant aux récents référendums d'adhésion à la Fédération de Russie est remise en question en Occident. Le président ukrainien, l'OTAN ou encore l'Union européenne ont chacun affirmé qu'ils ne reconnaissaient pas ces résultats et dénoncé la tenue de ces référendums, dont Moscou a pour sa part défendu la légalité, insistant sur la présence d'observateurs internationaux indépendants du scrutin.
D'après les résultats définitifs de ces référendums, le «oui» l’a emporté avec 99,23% dans la République populaire de Donetsk, 98,42% dans celle de Lougansk, 93,11% dans la région de Zaporojié et enfin 87,05% dans la région de Kherson.