0Selon les résultats définitifs des référendums d'adhésion à la Russie, clos le 27 septembre, le «oui» l’a emporté avec 99,23% dans la République populaire de Donetsk, 98,42% dans celle de Lougansk, 93,11% dans la région de Zaporojié et enfin 87,05% dans la région de Kherson. Des résultats dont s'est réjoui Moscou, à l'inverse de très vives condamnations occidentales.
«Les référendums sont terminés. Les résultats sont clairs. Bienvenue chez vous en Russie !», a commenté Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, sur son canal Telegram. «Le résultat est colossal», s'est félicité le chef de la République populaire de Donetsk, Denis Pouchiline, lors d'une conférence de presse tenue le 27 septembre au soir, évoquant «des jours historiques» pour la population du Donbass. «Nous nous réunissons avec notre grande patrie, avec la grande Russie», s'est-il réjoui, se disant prêt à «recommencer à créer, à construire, à reconstruire», avec l'aide, désormais, des «frères» et «amis» russes.
La Douma devrait quant à elle voter dans les jours qui viennent un texte formalisant l'intégration des quatre régions au territoire russe. Dans la foulée de ce processus parlementaire, le président Vladimir Poutine pourrait prononcer un discours dès le 30 septembre pour annoncer formellement l'adhésion des quatre territoires à la Fédération de Russie.
Kiev et l'Occident refusent de valider des «référendums fictifs»
Réagissant à ces résultats, l'Occident, à commencer par l'Union européenne, a émis de vives condamnations, confirmant sa volonté de ne pas reconnaître les résultats. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a ainsi dénoncé le 28 septembre des scrutins «illégaux» aux résultats «manipulés». «Il s'agit d'une nouvelle violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, dans un contexte de violations systématiques des droits de l'Homme», a-t-il écrit sur Twitter. «Nous saluons le courage des Ukrainiens, qui continuent à s'opposer et à résister à l'invasion russe», a-t-il ajouté. Un porte-parole de Josep Borrell avait d'ailleurs averti le même jour que l'UE sanctionnerait toutes les personnes ayant participé à l'organisation de ces scrutins.
«Référendums fictifs. Résultats fictifs. Nous ne les reconnaissons pas», a réagi de son côté dans la nuit Charles Michel, le président du Conseil européen, qui représente les 27 Etats membres de l'UE.
De la même manière, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a dénoncé des «simulacres de référendums» tenus selon lui en «violation flagrante du droit international». «Ces terres font partie de l'Ukraine», a-t-il insisté sur le réseau social.
«L'Allemagne ne reconnaîtra jamais les résultats [des référendums]», a pour sa part affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conversation téléphonique.
Dans une vidéo postée sur Telegram, le président ukrainien a quant à lui dénoncé des «parodies de référendums» et réaffirmé qu'il était impossible pour Kiev d'envisager des négociations avec Moscou après ces référendums «d'annexion». «La reconnaissance par la Russie des "pseudo-référendums" comme "normaux", la mise en œuvre du même scénario qu'en Crimée et une énième tentative d'annexer une partie du territoire ukrainien signifie que nous n'avons pas à discuter avec l'actuel président russe», a-t-il lancé, en référence au rattachement de la péninsule en 2014, suite à un référendum également marqué par une très large majorité de «oui».
La diplomatie ukrainienne a d'ailleurs appelé le 28 septembre à une hausse significative de l'aide militaire occidentale, en réclamant «des chars, des avions de combats, de l'artillerie longue portée, des systèmes de défense anti-aérienne et antimissiles», ainsi que l'adoption de nouvelles sanctions contre Moscou. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken a indiqué à ce sujet que les Etats-Unis et leurs alliés prendraient, à titre de représailles, de nouvelles et «sévères» sanctions contre la Russie, face à un processus de rattachement qualifié d'«action diabolique».
Face aux accusations occidentales, l'ambassadeur russe Vassili Nebenzya a souligné, lors d'une passe d'armes le 27 septembre avec l'Ukraine au Conseil de sécurité de l'ONU, que «les référendums dans le Donbass et les territoires libérés ont été organisés de manière transparente et dans le respect de toutes les normes électorales», mettant en avant la présence de «plus de 100 observateurs indépendants de 40 pays» pour surveiller le déroulement des consultations.