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«Il ne faut pas toujours respecter les électeurs» : Meloni dénonce les propos de BHL sur l'Italie

La dirigeante de Fratelli d'Italia a vivement réagi après avoir été visée par une sortie de l'écrivain français BHL, selon qui le choix des électeurs n'est pas «respectable» quand il se porte sur des candidats opposés à «certaines valeurs».

La dirigeante du parti de droite radicale italien Fratelli d'Italia (FdI), Giorgia Meloni, a vertement répliqué à l'écrivain et cinéaste français Bernard-Henri Lévy (BHL) selon qui «il ne faut pas toujours respecter les électeurs» quand leur choix «n'est pas respectable». Interrogé le 19 septembre sur la chaîne de télévision publique Rai 3 à quelques jours des législatives du 25 septembre en Italie, BHL avait estimé qu'un «fasciste venu par les urnes ne se convertit pas automatiquement en démocrate», plaçant sans hésiter la formation de Giorgia Meloni dans cette famille politique.

«Non, il ne faut pas toujours respecter les électeurs. Vous savez, quand les électeurs portent au pouvoir Benito Mussolini, ou Adolf Hitler, ou même Vladimir Poutine, ce choix n'est pas respectable», a-t-il asséné. «La démocratie, c'est deux choses : c'est la volonté populaire bien sûr, mais c'est aussi le respect d'un certain nombre de valeurs et de principes fondamentaux qui caractérisent aussi la démocratie», a encore développé BHL depuis Paris. «Le jour où [Benito] Mussolini, vous le savez mieux que personne en Italie, le jour où le maréchal Pétain est investi par l'Assemblée nationale, ils ne deviennent pas des démocrates», a complété l'écrivain, poursuivant ses parallèles historiques.

Giorgia Meloni, dont la formation est donnée favorite du scrutin du 25 septembre, devant le Parti démocrate (PD, centre-gauche), et qui pourrait devenir chef du gouvernement italien, a répondu sur son compte Twitter. «Le service public invite un écrivain français – qui défendit autrefois le terroriste communiste Cesare Battisti [condamné à la perpétuité pour sa participation aux actions armées des Brigades rouges] – pour nous expliquer l'idée qu'a la gauche de la démocratie et comparer l'Italie conduite par la droite aux pires régimes», a-t-elle réagi. «Autrement dit : si les Italiens votent FdI et la Ligue, il ne faut pas respecter leur choix», a-t-elle ajouté.

Bernard-Henri Lévy a précisé qu'il ne connaissait pas personnellement Giorgia Meloni. Il a cependant débattu il y a quelques années avec Matteo Salvini, chef de la Ligue et membre de la coalition des droites formée avec Fratelli d'Italia et Forza Italia de Silvio Berlusconi. «Je l'ai trouvé pathétique et ridicule», a-t-il indiqué, le qualifiant de «personnage d'une faiblesse insigne». D’après lui, la perspective d'une victoire de la coalition des droites est «triste pour l'Italie, berceau de l'Europe, de l'idée républicaine et de l'idée démocratique».

FdI a saisi le gendarme de l'audiovisuel, tandis que la Ligue de Matteo Salvini a demandé la démission du patron de la Rai, Carlo Fuortes, en dénonçant le fait que ces déclarations ont été effectuées sans avis contradictoire à l'antenne, alors que la campagne électorale s'achèvera le 23 septembre.