A rebours de l'unanimisme affiché aux sommets de l'Union européenne dans la poursuite sanctions contre la Russie, des Autrichiens ont manifesté le 10 septembre à Vienne pour demander la fin des sanctions et de l'inflation.
«Ouvrez Nord Stream», a-t-on pu voir sur une des affiches brandies par les manifestants, en référence au projet de gazoduc suspendu dans le cadre des sanctions contre Moscou après le lancement de l'offensive russe en Ukraine.
Les sanctions prises contre la Russie sont un coup mortel contre l'Europe
«Les sanctions prises contre la Russie sont un coup mortel contre l'Europe. Nous tirons dans les deux genoux en même temps. Les sanctions n'ont aucun effet, elles ne font que détruire l'Europe», a déclaré à la tribune Hannes Brejcha du mouvement Fairdenken, organisateur du rassemblement.
Au-delà des sanctions, un fort mécontentement contre l'inflation a été exprimé : «Cette année, le prix du bois a doublé par rapport à l'année dernière. Et avec l'excuse bon marché, c'est à cause de la guerre d'Ukraine. Mais le bois ne vient pas d'Ukraine, il vient d'Autriche», a expliqué un manifestant à l'agence Ruptly.
La facture d'électricité flambe
Extrêmement dépendante du gaz russe, l'Autriche est en mauvaise posture en cette période de crise des énergies. Le gouvernement a annoncé le 7 septembre son intention de plafonner les prix de l'électricité pour freiner la hausse des coûts de l'énergie. Environ trois à quatre milliards d'euros seront alloués à la mesure, qui entrera en vigueur en décembre et durera jusqu'à fin juin 2024.
Des manifestations contre l'inflation ont déjà eu lieu au sein de plusieurs pays de l'UE : 70 000 personnes ont manifesté à Prague le 3 septembre pour demander la démission du gouvernement et, entre autres sujets, dénoncer l'inflation et les trop grands sacrifices accordés à l'Ukraine.
En France, une manifestation anti-OTAN et anti-sanctions a été organisée à Paris le 3 septembre à l'initiative du parti Les Patriotes et a donné lieu à une polémique, des journalistes de LCI niant son existence avant de reconnaître leur erreur. En France, la dénonciation des sanctions est très critiquées par des éditorialistes et commentateurs médiatiques qui justifient la politique d'hostilité maximale envers la Russie.