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L’Allemagne se met à respecter les accords de Dublin et renvoie des Syriens à la frontière de l’UE

L’Allemagne retourne de nouveau des réfugiés syriens dans le pays de l’UE où ils sont arrivés en premier, dans le cadre des accords de Dublin, a confirmé le gouvernement plus tôt dans la journée.

Mardi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a annoncé que l’Allemagne applique une procédure des accords de Dublin concernant tous les pays où les réfugiés arrivent – à l’exception de la Grèce. C’était le cas pour certains «ressortissants syriens depuis le 21 octobre», a-t-il confirmé.

Au mois d’août, le pays a arrêté de suivre le règlement Dublin II, qui exige qu’un demandeur d’asile soit toujours enregistré comme tel dans le pays par lequel il est entré en Europe. Cette mesure a été prise en partie pour alléger le fardeau sur la Grèce et l’Italie où des milliers de migrants débarquent depuis la mer Méditerranée. Encore début octobre, Angela Merkel qualifiait ce protocole de Dublin d’«obsolète».

Des réfugiés arrivent toujours dans le pays, mais peu d’entre eux ont été enregistrés dans un autre pays de l’UE avant de se retrouver en Allemagne.

L’Office fédéral allemand de la migration et des réfugiés a fait savoir qu’en octobre, 1 777 personnes ont été renvoyées dans d’autres pays de l’UE conformément aux accords de Dublin, soit 5,6% de toutes les décisions sur le statut de réfugiés prises dans le mois. De toutes les décisions prises jusqu’à ce moment cette année, seulement 8,5% ont concerné un retour à la frontière, ce qui représente un total de 17 410 personnes qui ont dues être renvoyées dans le cadre du protocole de Dublin.

Les responsables allemands partagés

Récemment, le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière et son bureau ont commencé à insister pour que le contrôle des réfugiés soit plus strict, provoquant de sérieuses fractures au sein du gouvernement allemand de coalition.

Le ministre a annoncé samedi dernier que l’Allemagne allait désormais seulement garantir le séjour aux réfugiés syriens pour une période limitée et sans regroupement familial possible.

Mais il s’est rapidement avéré que la position du ministre n’a pas été soutenue par certains de ses collègues du gouvernement, qui ont indiqué que la procédure concernant les ressortissants syriens ne serait pas modifiée.

Cependant, Thomas de Maizière a reçu le soutien de puissantes figures du parti de l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) qui exercent une pression sur Angela Merkel pour demander qu’elle révise sa politique envers les réfugiés syriens.

Face à la crise migratoire, l’Allemagne, avec la Suède et l’Autriche, fait partie des pays qui se montrent les plus ouverts, même si cette politique de la porte ouverte est contestée à l’intérieur de ces pays. De plus, Berlin, qui attend un record de 800 000 demandeurs d’asile pour l’année 2015, peine à gérer cet afflux massif.