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«La Russie a fait ce qu'il fallait» pour assurer la sécurité de la mission de l'AIEA, selon l'ONU

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a salué le fait que la Russie ait garanti la sécurité des experts envoyés à la centrale de Zaporojié. Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement, ces dernières semaines, de frappes sur ce site.

Au cours d'une conférence de presse tenue le 1er septembre, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a commenté les conditions dans lesquelles la délégation d'experts de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) a pu se rendre sur le site de la centrale nucléaire de Zaporojié, sous contrôle russe en Ukraine.

Interrogé sur les déclarations du ministère russe de la Défense faisant état d'une tentative de prise de contrôle de la centrale par les troupes ukrainiennes, repoussée par les forces russes, Stéphane Dujarric, sans réagir spécifiquement à ces allégations, a déclaré que l'ONU était satisfaite «que la Fédération de Russie a fait ce qu'il fallait pour assurer la sécurité de nos inspecteurs», comme s'y était engagée la défense russe dans un autre communiqué. Il a aussi rappelé que, «comme pour toute mission de l'ONU», il relève de la responsabilité de ceux qui contrôlent une zone donnée d'assurer la sécurité des équipes onusiennes.

Plus largement, le porte-parole a salué le travail accompli par les agents de sécurité et les chauffeurs employés par les Nations Unies afin de permettre l'arrivée des inspecteurs sur ce site sensible, contrôlé par la Russie depuis les premiers jours de son offensive en Ukraine lancée fin février.

Après l'inspection de la centrale par la délégation d'experts, le chef de l'AIEA Rafael Grossi a annoncé que certains d'entre eux resteraient sur place, et ce jusqu'au 4 ou 5 septembre, le temps de poursuivre «l'évaluation» de la situation. Il a affirmé à la presse, après sa visite, que l'«intégrité physique» de la centrale avait été «violée à plusieurs reprises», précisant que cela ne pouvait «pas continuer à se produire» mais sans désigner toutefois de coupable. L'AIEA compte «établir une présence continue» à cet endroit, a également indiqué Rafael Grossi.

Depuis plusieurs semaines, la Russie et l'Ukraine s'accusent réciproquement d'être responsable de bombardements sur le site de la plus grand centrale nucléaire d'Europe. Kiev affirme que Moscou en a fait une base de tirs, tandis que la Russie souligne n'avoir déployé sur place que du personnel chargé de sécuriser le site. Le déploiement d'une mission de l'AIEA sur place avait été évoqué par Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au cours d'un entretien téléphonique le 19 août, les deux chefs d'Etat s'étant alors entendus sur l'importance d'envoyer une mission de l'AIEA «dans les plus brefs délais».