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Irak : 30 morts dans des violences à Bagdad après le retrait de Moqtada al-Sadr de la vie politique

Un couvre-feu national a été décrété à partir de 19h en Irak, après que des partisans de Moqtada al-Sadr ont envahi le palais de la République, en réaction à son retrait de la vie politique. 30 morts ont été dénombrés parmi les manifestants.

Les sympathisants du chef religieux et politique chiite Moqtada al-Sadr «sont entrés dans le palais de la République», situé dans l'ultra-sécurisée Zone Verte dont les accès ont été fermés, a rapporté une source de sécurité sous couvert de l'anonymat à l'AFP, le 29 août. 30 manifestants ont été tués dans cette zone et 570 autres ont été blessés selon des sources médicales citées par l'AFP. 

Selon un photographe de l'AFP, les manifestants ont pris place dans des fauteuils d'une salle de réunion, certains brandissant des drapeaux irakiens, d'autres prenant des selfies. D'autres encore se baignaient dans un bassin dans le jardin.

Le palais de la République est situé dans l'emblématique Zone verte de Bagdad et accueille habituellement le Conseil des ministres. Hors de la Zone verte, dans les rues de Bagdad, plusieurs milliers de sadristes se dirigeaient vers cette enceinte du centre-ville en scandant «Moqtada! Moqtada !», selon un journaliste de l'AFP.

Un couvre-feu national décrété 

Par crainte de débordements, l'armée irakienne a décrété un couvre-feu dans l'ensemble du pays à partir de 19h.

Dans la matinée, Moqtada al-Sadr a annoncé son «retrait définitif» de la politique. Le très influent clerc chiite, habitué des coups d'éclat, a fait cette annonce alors que l'Irak est embourbé dans une profonde crise politique depuis les législatives d'octobre 2021.

L'Irak, riche en pétrole mais accablé par une grave crise économique et sociale, n'a toujours pas de nouveau Premier ministre, ni de nouveau gouvernement, les forces chiites, dont celle de Moqtada al-Sadr, n'arrivant pas à se mettre d'accord sur leur mode de désignation.