International

RUSADA : le contrôle de l’AMA est basé sur un documentaire allemand et des tabloïds britanniques

C’est un documentaire allemand et des tabloïds britanniques qui sont à l’origine du contrôle de l’AMA, a assuré le directeur exécutif de l'Agence russe contre le dopage (RUSADA) Nikita Kamaïev lors d’une conférence de presse, mardi.

Après avoir confirmé la suspension des activités du laboratoire d’analyse de dopage à Moscou suite à la décision de l'Agence mondiale antidopage (AMA), il a noté que l’agence antidopage, quant à elle, remplissait complétement les critères de l’AMA et poursuivait son travail. D’après Kamaïev, le laboratoire et l’agence sont deux entités juridiquement différentes.

Cependant, l’agence russe a jusqu’à 18 novembre pour répondre à la demande de l'Agence mondiale antidopage, quant à la question de savoir si ses critères correspondent au code de l’AMA.

Quant aux accusations de la Commission indépendante de l’AMA sur l’implication du FSB qui aurait dissimulé le recours au dopage par les athlètes russes, le directeur de l’agence les a qualifié d’absurdes. «Les gens ont une imagination débordante», a-t-il expliqué.

Le représentant russe a également fait savoir que l’agence russe avait déjà étudié les questions présentées par l’AMA, dont certaines révèlent une approche «politisée».

Répondant aux questions des journalistes, le responsable a souligné que la Russie avait appliqué plus de sanctions que les autres pays envers l’entourage des sportifs qui violent les règles antidopage. «Bien sûr, il y a un problème de dopage, mais la Russie fait incontestablement le ménage dans le sport. Ce n’est pas de moi, les chiffres parlent», a-t-il expliqué.

Le 9 novembre, lors d’une conférence de presse, la Commission indépendante de l’AMA a accusé la Russie de nombreuses violations des règles antidopage et a recommandé à l’Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) de priver les athlètes russes de participation aux compétitions organisées sous son égide, y compris les Jeux Olympiques 2016.

Ce scandale sur le dopage a-t-il été politisé ?

Le journaliste d’investigation Tony Gosling a trouvé singulier que le rapport ne se concentre que sur la Russie. «Il semble que la Russie est le seul endroit au monde où il peut y avoir de la corruption, alors que de l’autre côté, l’Occident lève ses mains en l’air en disant que rien de tel n’arrive ici», a expliqué le journaliste en qualifiant cette situation d’«absurde».

D’après Tony Gosling, les auteurs du rapport n’ont pas enquêté partout dans le monde, comme cela avait été préconisé. «Je crois qu’il sera très difficile de le faire jusqu’à avoir une sorte d’investigation indépendante de la Fédération internationale d'athlétisme, parce que le timing ici a été politisé, et la dernière chose souhaitable, c’est que la politique commence à envahir le sport».