Le ministre turc de la Justice a affirmé ce 18 août que la Suède devait extrader des «terroristes» si elle voulait adhérer à l'OTAN, après l'annonce, jugée décevante par Ankara, d'une première extradition vers la Turquie d'un Turc condamné pour des faits de droit commun.
«S'ils pensent pouvoir faire croire à la Turquie qu'ils ont tenu leurs promesses en extradant des criminels de droit commun, ils se trompent», a déclaré le ministre Bekir Bozdag dans un entretien au quotidien Milliyet publié le 18 août.
Depuis mi-mai, la Turquie, membre de l'OTAN, bloque le processus d'élargissement de l'Alliance atlantique à la Suède et à la Finlande en les accusant notamment de protéger des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara. Fin juin, les ministres turcs, suédois et finlandais des Affaires étrangères avaient toutefois signé un mémorandum d'accord ouvrant l'accès des deux nations nordiques à l'Alliance atlantique. La Turquie avait dès le lendemain formulé aux deux pays des demandes d'extradition pour 33 personnes, la plupart considérées comme «terroristes» par Ankara.
«Nous n'avons reçu aucune réponse concernant l'extradition des membres de FETO, du PKK et d'autres organisations terroristes», a affirmé le ministre turc. FETO est l'acronyme qu'Ankara utilise pour désigner le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. «Des lettres réitérant nos demandes ont été envoyées à notre ministère des Affaires étrangères et de là aux pays concernés», a-t-il ajouté.
Le nom d'Okan Kale – premier ressortissant turc dont la demande d'extradition a été acceptée par la Suède – figurait dans la liste des 33 noms publiée par des médias turcs fin juin. Okan Kale avait été condamné pour escroquerie.
Une nouvelle réunion entre la Turquie, la Finlande et la Suède au sujet du processus d'adhésion des deux Etats à l'OTAN doit se tenir le 26 août. La rencontre aura lieu en Suède, selon plusieurs médias suédois. Une vingtaine d'Etats membres de l'OTAN sur 30 ont ratifié la demande d'adhésion des deux pays nordiques.