Pour la première fois depuis la chute de la dictature, la gauche pourrait arriver au pouvoir au Portugal, ce mardi. Après 40 ans de démocratie, la gauche devrait faire chuter le gouvernement minoritaire de droite pour mettre un terme à sa politique d'austérité.
A peine onze jours après son entrée en fonctions, le gouvernement du conservateur Pedro Passos Coelho, 51 ans, vainqueur des élections législatives du 4 octobre avec 38,6% des voix, a en effet perdu sa majorité au Parlement, où la gauche est majoritaire.
Et cette dernière, menée par le parti socialiste, compte faire voter mardi une motion contre le gouvernement, entraînant automatiquement sa démission. Le Parti socialiste, le Bloc de gauche, proche de Syriza au pouvoir en Grèce, le Parti communiste et les Verts disposent en effet de 122 députés sur 230.
Cette gauche qui devrait donc arriver au pouvoir pour la première fois entend mettre fin aux mesures d’austérités imposées au Portugal par ces créanciers, l’Union européenne en tête : «Le PS n'accepte pas l'Union européenne telle qu'elle est», a relevé lundi Pedro Nuno Santos, vice-président du groupe parlementaire socialiste.
Longtemps considéré comme l'élève modèle de la zone euro, prompt à appliquer la rigueur budgétaire, réclamée par ses créanciers internationaux, le Portugal est donc en passe de changer sa façon de faire.
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Mais dans une Europe acquise majoritairement à la cause de l'austérité, les marges de manœuvre d'un futur gouvernement de gauche paraissent extrêmement limitées, même si les Portugais, qui manifestent aujourd’hui, semble favorables à la fin de l’austérité. Comme lors de l’élection d’Alexis Tsipras en Grèce, c’est un nouveau bras de faire qui s’annonce.