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L'auteur des Versets sataniques Salman Rushdie poignardé lors d'une conférence près de New York

Salman Rushdie a été attaqué et poignardé au cou, selon la police, alors qu'il était présent sur une scène de l'Etat de New York. L'auteur était ciblé depuis 1989 par une fatwa d'un ayatollah iranien pour son ouvrage Les versets sataniques.

Selon The Associated press (AP) et l'AFP, l'auteur Salman Rushdie a été attaqué alors qu'il s'apprêtait à donner une conférence dans l'ouest de l'Etat de New York le 12 août.

Contactée par l'AFP, la police du comté de Chautauqua, où l'écrivain devait prendre la parole, a d'abord déclaré qu'une personne avait été poignardée sans préciser l'identité de la victime. Puis, elle a confirmé que Salman Rushdie avait bel et bien été «poignardé au cou». La police a aussi annoncé que l'agresseur présumé avait été arrêté. 

Des images vidéo diffusées sur Twitter montrent des spectateurs d'une salle de spectacle se précipiter sur scène pour porter secours à quelqu'un qu'on aperçoit au sol. D'après AP, il y avait plusieurs centaines de personnes dans la salle.

Selon un journaliste, Chaudhary Parvez, Salman Rushdie a été transporté à l'hôpital par hélicoptère médicalisé. Une information confirmée plus tard par les autorités américaines.

L'état de santé de l'écrivain était «inconnu» en début de soirée (heure française), d'après la police qui a décrit un suspect se précipitant sur la scène, attaquant Salman Rushdie et un intervieweur.

Des millions de dollars promis pour sa mort

L'auteur britannique avait rédigé un ouvrage controversé, Les versets sataniques, qui avait fait de lui la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeini en 1989.

En 2012, la fondation religieuse iranienne Fondation du 15 Khordad avait fait passer la prime pour la mort de Salman Rushdie de 2,8 millions de dollars à 3,3 millions de dollars (de 2,73 à 3,22 millions d'euros environ).

Né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l'Empire britannique, l'auteur a toujours essayé de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication de son ouvrage qui avait embrasé le monde musulman. «Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous l’unique prisme de la "fatwa"», avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain et non symbole.