A l'occasion d'une conférence de presse tenue le 2 août retransmise depuis l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a dressé un bilan du début de la législature, après des élections qui ont permis l'arrivée à l'Assemblée nationale de 89 députés du Rassemblement national (RN). Elle a abordé le sujet des répercussions des sanctions prises par l'Occident pour affaiblir l'économie russe depuis le lancement de l'opération militaire en Ukraine, y voyant une «succession d'échecs» par rapport aux objectifs poursuivis.
«Je pense que ces sanctions ne servent strictement à rien, si ce n'est à faire souffrir les peuples européens et accessoirement le peuple français», a-t-elle lancé, critiquant les «rodomontades» du gouvernement sur ce sujet. «Il faut être de mauvaise foi pour ne pas constater [...] que l'économie russe n'est pas à genoux, que la Russie n'est pas en cessation de paiement», a poursuivi Marine Le Pen. Dressant un parallèle avec les sanctions prises en 2014 suite au rattachement de la Crimée à la Russie, elle a estimé que l'Europe et la France étaient «bien plus victimes» des conséquences des sanctions que Moscou, qui a trouvé d'autres clients et partenaires commerciaux.
L'ancienne candidate à la présidentielle s'est également inquiétée de la constitution d'une «alliance de défense» représentant plus de 3 milliards d'habitants, faisant référence à la série de pays alliés à la Russie. Au total, la stratégie mise en œuvre à travers les sanctions ne se traduit selon Marine Le Pen que par «une succession d'échecs». «Je souhaite donc que non seulement elles s'atténuent, mais [...] qu'elles disparaissent», a-t-elle insisté, afin «d'éviter à l'Europe de se retrouver face à un blackout, notamment concernant les importations de gaz».
De sérieuses inquiétudes ont en effet émergé quant à l'approvisionnement du continent en gaz dans la perspective de l'hiver 2022-2023, ce qui a conduit la Commission européenne à annoncer un plan de réduction de la consommation de gaz à hauteur de 15%, objectif sur lequel se sont accordés les Etats membres le 26 juillet.
La présidente du groupe RN à l'Assemblée avait tenu des propos similaires le 10 juillet, pointant, parmi les causes d'une inflation désormais proche de 6%, les orientations de politique étrangère du gouvernement. Le 1er juin, Marine Le Pen avait déjà mis en garde contre les «conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français» des six paquets de sanctions contre la Russie décidés par Bruxelles.