Deux hommes et une femme du service interdépartemental de sécurité des transports en commun (SISTC) ont été agressés dans la soirée du 20 juillet par des dizaines de personnes dans le quartier de la Guillotière, situé dans le VIIe arrondissement de Lyon.
Témoins d’un vol à l’arraché dans la rue, les fonctionnaires de la brigade de sécurisation des transports en commun, en civil, ont tenté d’interpeller le suspect. Rapidement, une foule s'est formée autour d’eux, avant qu'ils ne reçoivent une pluie de coups de pied et de poings, certains des agresseurs utilisant aussi des barres de fer et du gaz lacrymogène. Les policiers se sont réfugiés dans un magasin qui aurait subi d'importants dégâts sur sa façade, et deux d'entre eux ont été blessés, recevant, selon Lyon Mag, deux et sept jours d’arrêt de travail.
Le syndicat de police Alliance a fermement condamné le lynchage : «Nos collègues du SISTC de Lyon qui se fond prendre à partie alors qu’ils interpellent un voleur à l’arraché ! Evidemment, ils sont blessés ! Cette normalisation est désastreuse».
Lyon Mag rapporte également des propos du syndicat FO de la police municipale, selon qui «un drame va se produire» malgré «le lancement d'alertes sans effet depuis trop longtemps» dans le secteur de la place Gabriel Péri, où s'est produite l'agression.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, comme le préfet de région, a posté un message de soutien «à nos trois policiers victimes de violences insupportables à Lyon lors d’une opération pour reprendre le terrain à la délinquance», assurant que «tous les moyens sont mobilisés pour interpeller les auteurs». «S’en prendre à un policier, c’est s’en prendre à la République», a-t-il ajouté.
Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a également condamné les violences perpétrées à l'encontre des forces de l'ordre, apportant son soutien aux policiers. «La Ville de Lyon se mobilise pour faire avancer l'enquête», a-t-il indiqué, assurant que la municipalité continuerait d'agir pour assurer «la tranquillité publique» dans la ville.
L'édile s'est attiré les railleries du président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, pour qui «ces faits divers ne sont plus des faits divers», mais sont «le signe d'une civilisation qui sombre», en ajoutant : «Mais rassurez-vous, le maire de Lyon réfléchit à la possibilité de lancer un audit sur l'installation de caméras quelque part, un jour, dans la ville.»