«Face à la diffusion du virus Monkeypox [variole du singe], à la cinétique de l'épidémie et aux difficultés de tracer les contacts des personnes infectées», la HAS a recommandé le 8 juillet d'élargir la vaccination pour pouvoir l'administrer de manière préventive aux plus exposés «du fait de leurs pratiques sexuelles ou de leur profession», selon un communiqué.
Cette recommandation concerne «les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes en situation de prostitution, les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux», a précisé la HAS.
En France, selon les derniers chiffres, en date du 5 juillet, 577 cas ont été confirmés, dont 387 en Ile-de-France.
Ces cas sont survenus essentiellement chez des hommes, et lorsque ces informations sont renseignées, surtout chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, voire ayant eu plusieurs partenaires les semaines avant leurs symptômes.
A ce stade, la HAS ne recommande pas la vaccination préventive des professionnels de santé prenant en charge les malades, considérant que les mesures d'hygiène habituelles et le port d'équipement de protection individuelle rend «le risque de contamination très faible en pratique». Cette vaccination peut cependant être envisagée «au cas par cas, selon l'exposition, l'existence de facteurs de risque individuels ou à leur demande», a-t-elle ajouté.
«Cet avis va être suivi», a annoncé peu après Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, lors d'un point presse. Les nouvelles catégories éligibles à une vaccination préventive «pourront commencer à prendre des rendez-vous dès la semaine prochaine s'ils le souhaitent», a-t-il ajouté. «Nous sommes aujourd'hui en capacité de répondre dans les prochaines semaines aux besoins des centres», a en outre assuré Jérôme Salomon, ne faisant pas état de «difficultés d'accès à ce vaccin».
Ouverture imminente d'une dizaine de sites en Ile-de-France
Commercialisé sous le nom d'Imvanex en Europe, le vaccin utilisé est un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif, c'est-à-dire ne se répliquant pas dans l'organisme humain), autorisé en Europe depuis 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes.
«Dès la semaine prochaine, une dizaine de sites en Ile-de-France» proposeront une vaccination à un public élargi, a indiqué le 8 juillet Cécile Somaribba, directrice de la veille et de la sécurité sanitaire à l'Agence régionale de Santé d’Ile-de-France.
Jusqu'alors, la Haute autorité de Santé recommandait de vacciner les adultes, y compris des professionnels de santé, ayant eu un contact à risque avec un malade. Elle avait été saisie en fin de semaine dernière par le ministère de la Santé pour déterminer à quelles populations élargir la vaccination pour limiter le risque de contamination pour les personnes à risque d'exposition au virus.
Des associations LGBTQI+, certains professionnels de santé, et, plus récemment, des partis de gauche, avaient interrogé le ministère sur un élargissement aux hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.