Interviewé sur CNews le 7 juillet, Michel-Edouard Leclerc anticipe pour la rentrée une situation sociale potentiellement explosive en France. «Les Gilets jaunes sont descendus sur les ronds-points pour moins d'inflation que ça», avertit-il.
«Dans les Gilets jaunes, je me rappelle qu'il y avait aussi des familles de nos salariés», se remémore le président du comité stratégique des centres E. Leclerc.
Expliquant qu'il était à la rencontre des Français sur l'une des étapes du Tour de France dans le nord de la France le 6 juillet, Michel-Edouard Leclerc assure que ceux-ci lui auraient lancé : «Leclerc continue, Leclerc laisse pas les prix monter, Leclerc t'es trop cher, Leclerc toi aussi faut te mobiliser...» Il s'est dit ému par ces échanges. «Dans ce moment de joie partagé, on voit l'angoisse des gens», souligne-t-il.
Restant positif, l'entrepreneur estime que «la France a les moyens de reprendre une croissance très forte», demandant une nouvelle fois à ce que les parlementaires vérifient les causes de l'inflation. Il appelle aussi les gouvernants à «remettre des politiques de concurrence».
Michel-Edouard Leclerc avait constaté le 30 juin sur BFM TV que «la moitié des hausses de prix» demandées par les industriels de l'agro-alimentaire n'étaient «pas transparentes et [étaient] suspectes». Il avait appelé l'Assemblée nationale à se pencher sur le sujet avec l'ouverture d'une commission d'enquête.
«J'aimerais bien que les députés [...] ouvrent une commission d'enquête sur les origines de l'inflation, sur ce qui se passe sur le front des prix depuis les transports jusqu'aux consommateurs», avait-il expliqué, jugeant que «beaucoup des hausses demandées sont des hausses d'anticipation, voire de spéculation». «L'Ukraine a bon dos», avait encore fustigé Michel-Edouard Leclerc, mettant en cause les spéculateurs et certains grands groupes internationaux.