France

Reconnaissant «des erreurs», Le Point retire un article visant les Insoumis Garrido et Corbière

L'hebdomadaire est l'objet d'une polémique après la publication le 22 juin sur son site d'un article mettant en cause le couple de députés Raquel Garrido et Alexis Corbière, retiré le lendemain pour «des erreurs et des manquements à la prudence».

Peu après la publication de l'article du Point qui accusait le couple Garrido-Corbière d'avoir exploité une femme de ménage sans papiers, les deux députés La France insoumise (LFI) ont fermement démenti le 22 juin : «Tout est faux», ont-ils protesté. 

Nous présentons nos excuses plates et sincères à Raquel Garrido et Alexis Corbière, ainsi qu'à nos lecteurs

Fait très rare, l'article a finalement été retiré le lendemain. «Les vérifications complémentaires que nous avons menées nous ont révélé que des erreurs et des manquements à la prudence ont été commis», a reconnu le directeur de l'hebdomadaire, Etienne Gernelle, dans un message publié sur Twitter et sur le site du magazine.

«Nous présentons nos excuses plates et sincères à Raquel Garrido et Alexis Corbière, ainsi qu'à nos lecteurs», a-t-il souligné, en indiquant qu'une enquête interne était menée «pour comprendre ce qui s'est passé».

Insuffisant aux yeux du couple de députés de gauche. «Je demande le licenciement immédiat» du journaliste auteur de l'article, Aziz Zemouri, a twitté Raquel Garrido, poursuivant : «Je n'en resterai pas là [...]. Ma famille a trop souffert. Le tort causé est indélébile.»

Son mari estime lui aussi que des sanctions doivent être prononcées : «C'est l'honneur du métier qui est en jeu et la confiance que les citoyens accordent à la presse», a jugé Alexis Corbière, également sur Twitter.

«Les calomniateurs de Corbière et Garrido avouent leur faux. Ils feraient bien de s'interroger sur la pente qu'ils ont prise et les raisons pour lesquelles ils utilisent de tels informateurs», a pour sa part réagi sur Twitter le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.

Deux plaintes en préparation

Selon l'AFP, l'avocat du couple Xavier Sauvignet a indiqué qu'il préparait deux plaintes, l'une pour diffamation publique et une autre contre X pour faux et usage de faux et usurpation d'identité.

Dans un contexte de défiance toujours massive du public envers la presse, cette affaire est dommageable pour l'image de l'hebdomadaire. «L'ensemble de la rédaction est profondément affecté par le manquement aux règles élémentaires de déontologie journalistique», a réagi la Société des rédacteurs (SDR) du Point dans un communiqué. Cette instance, qui représente les journalistes sur les questions de déontologie, se dit «fondamentalement attachée à la nécessaire vérification de toute information avant publication, et ne saurait tolérer que la réputation du journal soit entachée par des manquements individuels».

Dès sa publication, l'article avait été massivement repris sur les réseaux sociaux par des adversaires politiques du couple de députés Nupes-LFI.

Dans deux articles mis en ligne ce 23 juin, le site d'investigation Mediapart et le service de vérification d'informations de Libération, CheckNews, ont quant à eux contredit les affirmations initiales du Point.

L'article du Point prétendait notamment que le couple Garrido-Corbière exploitait une femme de ménage algérienne sans papiers qu'ils n'avaient pas déclarée.