France

«Président minoritaire», «déroute» : Le Pen et Mélenchon se félicitent du résultat des législatives

La présidente du Rassemblement national, qui a réalisé une percée historique, et le chef de file de la Nupes, première coalition d'opposition, se sont réjouis du faible score de la majorité, qui ne pourra gouverner seule.

Dans la foulée du résultat des législatives le 19 juin, le chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, s'est félicité de la claque magistrale reçue par la coalition gouvernementale, jugeant que la «déroute du parti présidentiel» était «totale».

«Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donné, en moins d'un mois, faire tomber celui qui avec autant d'arrogance avait tordu le bras de tout le pays, pour être élu sans qu'on sache pour quoi faire», a affirmé le chef de file de l'union de la gauche, qui remporte 137 sièges.

Jean-Luc Mélenchon s'est en outre réjoui de la défaite de plusieurs ténors de la Macronie : «Quel bon débarras d'avoir vu, après [Jean-Michel] Blanquer éliminé dès le premier tour, éjecter l'éborgneur [Christophe] Castaner et l'injurieuse [Amélie de] Montchalin.»

Soulignant qu'aucune majorité ne se présentait (Ensemble ! dispose de 245 députés, loin des 289 nécessaires à la majorité absolue) – une situation «inattendue» et «inouïe» – Jean-Luc Mélenchon a balayé toute stratégie consistant à dépasser les «clivages» politiques, comme l'a suggéré la majorité.

«Il n'y a aucun clivage à dépasser avec nous parce que nous ne sommes pas du même monde, nous n'avons pas les mêmes objectifs, nous n'avons pas les mêmes valeurs, nous ne croyons pas au même futur», a-t-il lancé.

«Préserver le pays du règne d'un parti unique sans contrôle»

Du côté du Rassemblement national (RN), l'euphorie était palpable après ce résultat historique pour le parti, qui a gagné 89 sièges. «Le peuple français a décidé d'envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, qui devient ainsi un peu plus nationale, ce groupe sera de loin le plus nombreux de l'histoire de notre famille politique», a ainsi célébré la présidente du RN Marine Le Pen, elle-même réélue dans le Pas-de-Calais.

Pour Marine Le Pen, le RN a atteint les «trois objectifs» qu'il s'était fixé, en premier lieu desquels «faire d'Emmanuel Macron un président minoritaire, de manière à préserver le pays du règne d'un parti unique sans contrôle dans l'exercice du pouvoir, avec le risque que nous lui connaissons d'en abuser».

Il s'agissait aussi pour elle de «poursuivre la recomposition politique indispensable au ressourcement démocratique» et enfin «de constituer un groupe d'opposition déterminant face aux déconstructeurs d'en haut, les macronistes, et aux déconstructeurs d'en bas, cette extrême gauche antirépublicaine».

«Nous incarnerons une opposition ferme, sans connivence, responsable, respectueuse des institutions, parce que notre seule boussole, c'est l'intérêt de la France et du peuple français», a assuré la présidente du RN.