C'est l'histoire d'un «spot de fiction politique» partagé un beau matin sur les réseaux sociaux par les Jeunes avec Macron, qui ont finalement décidé de le retirer plus tard dans la journée sous le feu des critiques.
«Nous avons publié ce matin un spot de fiction politique, visant à appeler au vote et mettant en scène certaines des mesures qui pourraient être prises si les extrêmes arrivaient au pouvoir et imposaient leur programme. Nous supprimons cette vidéo au vu des messages de haine qui ont suivi, notamment envers les militants à l'image. Nous regrettons le détournement du message principal : appeler les électeurs à dire non aux extrêmes et à donner une majorité forte au président de la République», s'est justifié le mouvement de jeunesse du parti présidentiel le 15 juin.
La vidéo en question projetait les internautes le 20 juin, soit le lendemain d'une soirée électorale marquée par une hypothétique victoire de «LFI» aux élections législatives, amenant pour la première fois «un parti extrémiste à obtenir la majorité à l'Assemblée nationale», tandis que le «FN» parvenait à former un groupe parlementaire.
L'espace d'une minute, les spectateurs étaient invités à suivre une jeune femme sur le trottoir d'une rue cossue, vraisemblablement dans la capitale. Submergée par les notifications de son téléphone portable, la protagoniste prenait alors connaissance des première mesures supposées d'un Jean-Luc Mélenchon devenu chef du gouvernement ainsi que de mesures politiques polémiques à l'initiative des partis «extrémistes». Par exemple, on y voyait cette jeune femme prise d'un accès de colère face à la suppression imminente «des vols hors de l'Europe à faible coût», annulant ainsi son projet de «week-end de trois jours à Marrakech».
«Le projet de loi de désobéissance à l'Union Européenne présenté», «Pour faire face à la hausse des prix, Jean-Luc Mélenchon relance les partenariats de gaz avec la Russie qui lui demande l'arrêt du soutien matériel à l'Ukraine» ou encore «Jean-Luc Mélenchon refuse de donner la moindre interview aux oppositions et suspend les subventions aux médias indépendants», pouvait-on également lire sur le téléphone portable de la jeune fille, visiblement excédée par ces nouvelles.
Sur les réseaux sociaux, les critiques semblent l'avoir emporté sur l'adhésion, ce qui n'a visiblement pas encouragé le mouvement de jeunesse à garder son œuvre numérique en ligne...
Entre autres réactions hostiles au clip vidéo, la société des journalistes de Radio France a «condamné l'utilisation du nom "France info" à des fins de propagande électorale». «La diffusion de fausses informations dans un but politique, abusivement attribuées à notre média, entretient un climat dangereux de suspicion envers les journalistes. Ce mélange des genres brouille les repères des citoyens. La SDJ de radio France approuve donc le retrait de cette vidéo», a fait savoir sur Twitter l'association des journalistes du service public.