«M. Grégoire Cazcarra est nommé conseiller en charge de la communication numérique et de la prospective, au cabinet de la secrétaire d'Etat auprès de la Première ministre, porte-parole du Gouvernement, à compter du 9 juin 2022», peut-on lire dans une publication du Journal officiel ce 14 juin.
Cette nomination a rapidement attiré l'attention de la presse puisque le profil en question n'est autre que le co-fondateur d'«Elyze», une application d'aide au vote qui, au fil de ses centaines de ses milliers de téléchargements depuis début 2022, a fait l'objet de plusieurs polémiques.
D'une part, des observateurs avaient dans un premier temps relevé des négligences dans la sécurité des données stockées par le logiciel ; d'autre part, certains rivaux d'Emmanuel Macron, comme Jean-Luc Mélenchon, s'étaient offusqués que l'application puisse potentiellement exercer un favoritisme pour le président sortant. Affaire face à laquelle ses créateurs avaient assuré que leur application était «strictement neutre et apartisane», comme le relève Le Figaro.
Pour l'éditorialiste Alexis Poulin, interrogé par RT France, cette nomination fait transparaître le «conflit d'intérêts typique de la macronie». «C'est une pratique courante [...] puisque lors du quinquennat précédent c'est Bruno Roger-Petit, qui était journaliste à Challenges, qui avait fait la campagne d'Emmanuel Macron de manière dithyrambique, qui avait été nommé en tant que consultant communication», ajoute-t-il. «Il y a un mélange des genres catastrophique», conclut-il.
Néanmoins, Elyze est restée politiquement connotée pour une partie de ses observateurs, ainsi qu'en témoigne un tweet publié ce 14 juin par le média en ligne Arrêts sur images, qui qualifie l'application de «macronienne».
«A ses débuts, l’application avait été critiquée puisqu’elle avantageait Emmanuel Macron», rapporte également Le Parisien en référence à la configuration initiale du logiciel qui, dans le cadre de positions politiques identiques, recommandait en premier lieu à l'utilisateur le président sortant plutôt que ses rivaux.
Une configuration qui a été par la suite modifiée. Cela n'empêche pas le quotidien francilien de souligner que les ambitions politiques personnelles de Grégoire Cazcarra ne datent pas d'hier. «Sa nomination au cabinet d’Olivia Grégoire n’est [...] pas sa première incursion dans la majorité», relève en effet Le Parisien, en référence notamment à sa présence sur une liste MoDem lors des dernières élections municipales.