Un retournement de veste express : comme l'a rapporté Le Parisien, Robin Reda, député Les Républicains (LR) de la septième circonscription de l’Essonne, distribuait encore des tracts avec des militants de la droite parlementaire dans la matinée du 7 mai, avant d'annoncer, quelques heures plus tard, son ralliement pur et simple à la majorité présidentielle, désormais labellisée «Renaissance». L'élu n'avait pourtant pas hésité à tweeter à la mi-journée à propos de l'action militante sur le marché de Juvisy-sur-Orge, se présentant comme «le député du rassemblement et de la proximité».
Cependant, quelques heures après, Robin Reda a brusquement annoncé un changement d'étiquette : «La majorité présidentielle a décidé de m’accorder son soutien», a-t-il indiqué dans un autre message sur le réseau social. Se disant honoré par la «confiance» accordée par le camp macroniste, il a salué «la volonté renouvelée d’ouverture et d’élargissement [...] du Président de la République».
Selon Le Parisien, Valérie Pécresse a été la seule à être prévenue en amont de ce «transfert», tandis que les responsables locaux des Républicains ont été sidérés par la nouvelle. Les militants semblaient divisés sur le choix de l'élu, d'après le quotidien, puisque certains lui ont reproché son opportunisme, tandis que d'autres ont approuvé son choix. Le ralliement de Robin Reda a été salué par la députée macroniste du Nord Valérie Petit, qui s'est félicitée du renfort d'un représentant d'«une droite attachée à la république et aux libertés».
Du côté des Républicains, les condamnations n'ont pas tardé : le sénateur Alain Houpert a rappelé que quelques semaines plus tôt, «Robin Reda qualifiait Emmanuel Macron de "supercherie"». Et a cité Confucius pour tacler le départ du député : «Pour connaître les amis il est nécessaire de passer par le succès et le malheur. Dans le succès, nous vérifions la quantité et dans le malheur la qualité», a-t-il cinglé. D'autres militants LR ont dénoncé le comportement de Robin Reda, reflétant un manque de respect pour les militants, voire «le cynisme et l'opportunisme à visage découvert».
La majorité présidentielle a dévoilé, dans la soirée du 8 mai, les noms de 52 nouveaux candidats investis pour les législatives de juin, dans laquelle figurent plusieurs transfuges venus de LR, dont la sarkozyste Constance Le Grip. Fragilisés par le faible score (4,8%) de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, les Républicains, qui comptaient une centaine de députés à l'Assemblée pendant le premier mandat d'Emmanuel Macron, abordent les élections législatives dans une position difficile.