France

«Cesser cette escalade» : critiques à droite contre le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe

Plusieurs personnalités nationalistes et souverainistes ont critiqué les velléités de la Commission européenne d'instaurer un embargo progressif sur le pétrole russe, qui représente environ un quart des importations en Europe.

La Commission européenne a franchi un nouveau pas ce 4 mai en proposant un arrêt d'ici six mois des importations de pétrole russe avec pour objectif d'assécher les finances de Moscou. «Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année», a en effet affirmé à Strasbourg la présidente de l'institution Ursula von der Leyen.

Une nouvelle affirmation de volontarisme européen face à la Russie qui a déplu à plusieurs personnalités politiques du camp national. «L'UE annonce une sixième vague de sanctions contre la Russie, mais quelles ont été les conséquences des 5 premières ? Le rouble au plus haut depuis 2 ans. [Les] revenus russes liés aux énergies fossiles ont doublé depuis le début de la guerre. On continue ?», a interrogé l'eurodéputé (ex-RN) rallié à Eric Zemmour Gilbert Collard. 

«De quel droit Ursula Von der Leyen, que personne n’a élue, décide-t-elle d’un embargo sur le pétrole russe qui va appauvrir des millions de personnes ?», a pour sa part déclaré le chef du parti souverainiste Les Patriotes Florian Philippot.

«Non contente de s'octroyer des pouvoirs qu'elle n'a pas, Mme von der Leyen poursuit ses sanctions contre les Européens bien plus que la Russie», a réagi l'eurodéputée RN Mathilde Androuët pour qui il faut «cesser cette escalade qui sert la guerre et menace notre pouvoir d'achat». 

Cette annonce a en revanche suscité des réactions positives, comme celle de l'Eurodéputée Agir (Renew Europe) Fabienne Keller. «En soutien à l'Ukraine, l’UE maintient son unité et accentue la pression sur le régime de Poutine», a-t-elle par exemple écrit sur twitter. 

Plusieurs exemptions sont néanmoins prévues dans la proposition soumise par Bruxelles aux Etats-membres, notamment pour les pays les plus dépendants de Moscou sur le plan énergétique. Ainsi, le plan de la Commission prévoit que la Hongrie et la Slovaquie pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023. Une annonce qui n'a pas fait mouche à Budapest : la Hongrie a en effet d'ores et déjà rejeté la proposition, jugeant qu'une telle mesure «détruirait complètement la sécurité énergétique» du pays. Le projet bruxellois «ne peut pas être soutenu dans sa forme actuelle. En toute responsabilité, nous ne pouvons pas voter pour», a ainsi déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto, dans un message vidéo diffusé sur sa page Facebook.