Face à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de Strasbourg, qui se prononcera le 10 novembre, l’humoriste invoque notamment l’article dix de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui stipule que «toute personne a droit à la liberté d'expression».
Celle-ci «vaut non seulement pour les «informations» ou «idées» accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent», précise une jurisprudence de la CEDH, dans un arrêt du 21 janvier 1999. Dieudonné en appelle également au respect de l’article sept, selon lequel nul ne peut être condamné sans l’existence d’une loi.
Le 26 décembre 2008, l’artiste avait fait monter l’historien révisionniste Robert Faurisson sur les planches afin de lui faire remettre un «prix de l’infréquentabilité», au cours de son spectacle nommé «J’ai fait le con». L’acte avait été condamné par la justice française à 10 000 euros d’amende pour injure à caractère raciste.
Dieudonné avait alors lancé une procédure en appel, s’interrogeant : «c'est la première fois qu'un artiste se retrouve devant une cour d'appel pour demander : est-ce que j'ai le droit de faire rire mon public ?». Après avoir perdu celle-ci, il avait décidé de saisir la Cour européenne pour atteinte à la liberté d'expression.
Chef de file du courant révisionniste français, Robert Faurisson est un ancien professeur de littérature qui nie l’existence de chambres à gaz dans les camps de concentration nazis. Dieudonné, lui, n'en est pas à son premier procès concernant le contenu de ses spectacles. Récemment, le tribunal correctionnel de Liège a requis six mois de prison contre lui pour des propos tenus lors d'une représentation en Belgique en 2012.