«La notification du retrait de la Fédération de Russie de l'Organisation» a été remise le 15 mars à sa secrétaire générale Marija Pejcinovic Buric, a annoncé dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
«Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l'espace humanitaire et juridique commun sur le continent et des conséquences pour le Conseil de l'Europe lui-même, qui, sans la Russie, perdra son statut paneuropéen», a-t-il ajouté.
L'Alliance atlantique et l'Union européenne, poursuit le ministère, «ne voient dans cette organisation qu'un instrument de soutien idéologique à leur expansion militaro-politique et économique à l'Est, un moyen d'imposer "un ordre fondé sur des règles" qui leur est profitable et, en fait, "un jeu sans règles"».
Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l'espace humanitaire et juridique commun sur le continent
Dans son communiqué, la diplomatie russe accuse les institutions du Conseil de l'Europe, y compris la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), son instance judiciaire, d'avoir été «systématiquement utilisées pour exercer des pressions sur la Russie et s'ingérer dans ses affaires intérieures».
Dès le lendemain du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine –qualifiée d'«invasion» par les Occidentaux – le Conseil de l'Europe avait décidé de suspendre la participation de la Russie à ses différents organes, à l'exception de la CEDH, le dernier recours pour les quelque 145 millions de citoyens russes.
Vigie des droits de l'Homme en Europe, le Conseil de l'Europe, créé en 1949, réunissait jusqu'alors la quasi-totalité des Etats du continent, 47 au total, dont la Russie, depuis 1996, et l'Ukraine, depuis 1995.