France

Conflit en Ukraine : vers moins de croissance et plus d'inflation selon la Banque de France

Le conflit en Ukraine devrait provoquer un ralentissement de la croissance française, avertit la Banque de France. L'institution financière prédit également une répercussion sur l'indice des prix à la consommation.

La croissance de l'économie française devrait être réduite en 2022 de 0,5 à 1,1 point de pourcentage par le conflit en Ukraine, laquelle va aussi provoquer plus d'inflation, selon deux scénarios présentés le 13 mars par la Banque de France.

L'UE a multiplié les sanctions économiques contre la Russie, visant notamment des personnes physiques, à la suite du déclenchement de l'opération militaire russe en Ukraine, qu'elle qualifie de guerre d'invasion. Le président russe Vladimir Poutine avait estimé le 10 mars que les sanctions imposées par les Occidentaux à cause du conflit risquaient d’entraîner une inflation mondiale des prix alimentaires, car la Russie ne pourra plus exporter suffisamment d’engrais.

Le produit intérieur brut (PIB) français progressera de 3,4% en 2022 si le prix du pétrole s'établit en moyenne sur l'année à 93 dollars, mais de seulement 2,8% si ce prix atteint 119 dollars, selon l'institution, qui a indiqué que sans le conflit elle aurait relevé sa prévision de croissance de 3,6% à 3,9%. Pour 2023 et 2024, la Banque de France prévoit que la croissance, qui bénéficie encore cette année d'un fort acquis du début d'année, diminuera à 2% puis à 1,4% dans le premier scénario qualifié de «conventionnel», et à 1,3% puis à 1,1% dans le deuxième «dégradé».

Olivier Garnier, son directeur général, a précisé lors d'une conférence de presse que les «deux scénarios [étaient] possibles», ajoutant qu'il était incapable «de dire lequel [était] le plus probable» et qu'il pourrait y en avoir d'autres. La Banque de France n'a ainsi pas calculé l'effet qu'aurait un arrêt des fournitures de gaz et de pétrole russes.

Les conséquences du conflit se feront également sentir sur l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui devrait atteindre cette année 3,7%, selon le premier scénario, et 4,4% selon le second. Cet indicateur de l'inflation, qui permet des comparaisons au niveau européen et prend davantage en compte les prix de l'énergie que l'indice des prix à la consommation (IPC) national mis en avant par l'Insee, s'est élevé à 4,1% sur un an en France en février, mais il devait selon les modélisations réalisées par la Banque de France avant la guerre revenir aux alentours de 2% avant la fin 2022.

Les chocs négatifs du conflit sur l'économie française sont en outre de trois ordres : augmentation des prix de l'énergie et des matières premières, réduction de la consommation et de l'investissement, ainsi qu'une diminution de la demande adressée à la France qui affectera le commerce extérieur, indique encore la Banque de France.