Une semaine après une manifestation similaire à Corte (Haute-Corse) qui avait réuni des milliers de personnes, des syndicats et organisations nationalistes corses ont de nouveau appelé à manifester ce 13 mars à Bastia en soutien à Yvan Colonna, très gravement blessé par un codétenu à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).
Selon l'AFP, ils étaient quelques milliers à répondre à l'appel.
Comme le rapporte France 3, des affrontements entre certains manifestants et CRS ont très vite éclaté devant la préfecture de Bastia, point de chute du cortège qui s'est élancé depuis le palais de justice de la ville. Des images publiées par la chaîne montrent des individus lancer des projectiles et des cocktails Molotov vers les grilles du bâtiment.
Le quotidien régional Corse Matin a diffusé des images des forces de l'ordre en train de disperser des individus identifiés comme «des casseurs».
Selon la préfecture, vers 18h, cinq CRS et un manifestant ont été blessés dans les heurts. Au même moment, un incendie s'est déclaré à l'entrée du centre des finances publiques de la ville, dont les vitres avaient été brisées par les cocktails molotov.
300 cocktails Molotov découverts dans un «espace public» avant la manifestation
Avant la marche, le procureur de Bastia Arnaud Viornery a précisé à l'AFP qu'«environ 300 cocktails Molotov [avaient] été découverts dans un espace public» de la ville. Plus tard, les affrontements se sont déportés dans une rue voisine de la préfecture, rapporte France 3 Corse.
En amont de la manifestation, comme l'a rappelé l'AFP, des précautions ont été prises pour limiter les débordements : près du palais de justice – point de départ du rassemblement – les rues ont été fermées, les banques sécurisées et les distributeurs bancaires protégés par des panneaux en bois. De même les conteneurs à poubelles, régulièrement utilisés par certains manifestants pour allumer des feux, ont été enlevés.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, le nationaliste corse Yvan Colonna a été très violemment agressé par un co-détenu à la maison centrale d'Arles, le 2 mars.
Pour tenter d'éteindre l'incendie, Jean Castex a annoncé la levée du statut de «détenu particulièrement surveillé» (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du «commando Erignac» encore détenus sur le continent. C'est ce statut qui bloquait le rapprochement des trois hommes dans une prison corse, une demande de longue date de leurs avocats.