Alors que l'agression qui a plongé Yvan Colonna dans le coma le 2 mars a suscité un vif émoi dans les rangs des indépendantistes corses, une manifestation pour demander justice a dégénéré le 6 mars à Corte (Haute-Corse).
Corse-Matin a publié des images sur Twitter de la mobilisation qui a rassemblé plusieurs milliers de personne (4 200 selon la préfecture, 15 000 selon les organisateurs). Sur l'une d'entre elles on voit des gendarmes mobiles se faire copieusement insulter derrière une barrière anti-émeute. «Français de merde !», hurle un homme. «Rentrez chez vous !» scande un autre.
«Jets de bûches, de parpaings, et bouteilles récupérées dans les containers éventrés par les manifestants», lit-on dans un autre tweet du quotidien régional où l'on peut voir les forces de l'ordre faire usage de gaz lacrymogène.
Une autre vidéo prise en plan large montre l'ampleur de la mobilisation.
Les pompiers ont fait état de 25 blessés parmi les manifestants, dont 15 hospitalisés. «Il n'y a pas de cas grave, pas de pronostic vital engagé, ce sont essentiellement des sutures et des blessures par éclat», a rapporté à l'AFP Christophe Hebert, médecin-chef du service d'incendie et de secours (Sdis) de Haute-Corse.
Ouverture d'une information judiciaire pour «tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste»
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, le nationaliste corse Yvan Colonna a été très violemment agressé par un co-détenu à la maison centrale d'Arles (Bouches-du- Rhône) le 2 mars. Il se trouve toujours entre la vie et la mort dans un hôpital marseillais.
Ce même 6 mars, à l'issue de la garde à vue de son agresseur, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a annoncé qu'une information judiciaire pour «tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste» allait être ouverte.
L'auteur de l'agression aurait agi contre «ce qu'il considérait comme des blasphèmes» proférées ces derniers mois par Yvan Colonna. La famille de l'indépendantiste corse a annoncé se porter partie civile et réclame que «l’enquête mette en lumière les multiples dysfonctionnements administratifs».