France

Les mahorais manifestent contre une République à deux vitesses, entre la métropole et leur île

Entre 2 000 et 3 000 manifestants, selon les chiffres de la préfecture et des organisateurs, ont manifesté mardi à Mayotte pour revendiquer notamment «l'égalité des droits» par rapport au reste du territoire français.

Les manifestants répondaient à un appel lancé par une intersyndicale pour demander «l'égalité des droits, la solidarité et une vraie justice à Mayotte».

«Depuis la départementalisation en mars 2011, toutes les obligations et tous les devoirs ont été étendus à Mayotte mais les droits n'y sont pas totalement assurés», a déclaré Salim Naouda, secrétaire général de la CGT Mayotte. «Il est inadmissible que dans le secteur privé, on ne soit qu'à 22% du code du travail national appliqué alors que Mayotte est française depuis 1841», a ajouté M. Naouda.

Il estime que l'extension totale du code du travail permettrait «l'application des conventions collectives nationales qui donneront aux salariés de Mayotte les mêmes droits qu’'aux salariés des autres départements français». L'intersyndicale met également en avant le sort de nombreux retraités dont beaucoup d'années de service n'ont pas été comptabilisées, ce qui leur donne des pensions de retraites «dérisoires» sur un territoire où le coût de la vie est cher.

Une délégation a rencontré le préfet Seymour Morsy dans l'après midi et l'a également interpellé sur l'insécurité en recrudescence dans l'île.

Elle a, selon eux, «provoqué des départs massifs de médecins, fonctionnaires et entrepreneurs, un préjudice incommensurable pour l'économie du jeune département», a martelé Salim Naouda. Egalement président du conseil de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, M. Naouda a aussi dénoncé le niveau des prestations sociales appliquées à Mayotte qui sont de 25% inférieures à celles des prestations de l'Hexagone selon lui.

La grève a touché différents secteurs socioprofessionnels mais les syndicats ont veillé, selon la CGT, à ce qu'un service minimum soit assuré dans l'ensemble. L'intersyndicale a décidé de suspendre le mouvement jusqu'à la venue à Mayotte le 9 novembre de la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin.

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