France

Twitter étiquette les comptes de journalistes de RT avec la mention «média affilié à la Russie»

A l'heure où les équipes de RT France sont menacées de perdre leur emploi, Twitter a commencé à apposer la mention «média affilié à la Russie» sur les comptes personnels des journalistes de RT France... y compris ceux d'anciens employés du média !

Après l'annonce de sanctions contre RT France, Twitter est en train d'étiqueter les comptes personnels des journalistes du média, et même ceux d'anciens employés comme étant des «média(s) affiliés à la Russie». La nouvelle a été rapportée par la section RT France du Syndicat national des journalistes, alors que plus d'une centaine de journalistes de la rédaction du média sont menacés de perdre leur emploi.

C'est notamment le cas du journaliste de Valeurs actuelles Jonathan Moadab qui a quitté RT France en mai 2021 et dont le compte Twitter s'est vu gratifié de la fameuse étiquette. 

«Alors que je ne travaille plus pour RT France depuis mai 2021, Twitter m'impose arbitrairement un macaron équivalent à une cible dans le dos de nos jours et quasiment impossible à faire retirer», a-t-il expliqué sur son compte Twitter.

L'Union européenne a annoncé le 27 février vouloir «interdire» les médias financés par la Russie. «Nous allons interdire dans l'UE la machine médiatique du Kremlin. Les médias d'Etat Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales, ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union. Nous développons donc des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe», a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Une décision de l'UE sans fondements juridiques

La question de la conformité d'une telle interdiction, au regard en particulier des différentes législations nationales, se pose. Sur quelle base précise un média dont les employés exercent un métier journalistique peut-il être «banni» ? Pour l'avocat de RT France Basile Ader, «le bannissement d’un média est une notion inconnue du droit, et difficilement compréhensible s’agissant d’un média français qui emploie plus de 100 journalistes français encartés !»

La présidente de RT France, Xenia Fedorova, a réagi en ces termes à l'annonce européenne : «La décision de bannir notre chaîne, dans laquelle travaillent 176 salariés, dont plus de 100 journalistes, est une violation de l'Etat de droit et va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d'expression. Rien ne peut justifier cette censure.

Sur internet, de nombreux défenseurs de la liberté de la presse ont contesté la décision de l'UE et apporté leur soutien à RT France.