France

«Pass climatique» : le WWF veut qu'une autorité indépendante évalue les décisions du futur président

L'ONG internationale WWF a proposé aux candidats à la présidentielle de s'engager à soumettre les décisions du futur exécutif à l'examen d'une autorité indépendante, pour faire du prochain mandat «celui de la sortie de l'impasse écologique».

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) demande ce 20 février aux candidats à la présidentielle de s'engager à soumettre les décisions du futur exécutif à l'examen d'une autorité indépendante qui leur délivrera un «pass climatique» si celles-ci sont compatibles avec les objectifs de sauvegarde de la planète.

«Candidates, candidats, abandonnez les discours flous et les promesses sans lendemain : engagez-vous à faire de votre mandat celui de la sortie de l'impasse écologique», demandent dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche les trois dirigeantes du WWF France, Isabelle Autissier, Monique Barbut et Véronique Andrieux.

Un avis négatif pourra amener le juge compétent à déclarer cette proposition irrecevable

«Le WWF vous appelle à prendre l'engagement de soumettre chacune des décisions de votre mandat présidentiel à l'obtention d'un pass climatique», ajoutent-elles. «Les précédents présidents n'ont pas eu la main assez verte pour réduire l'empreinte écologique de la France», estime le WWF. «Pourquoi ? Tout simplement parce que rien ne les y oblige», juge l'ONG, qui remarque qu'«en 2019, seuls 3% des articles de loi promulgués étaient évalués à l'aune de leur impact sur le climat».

Les décisions devront être «compatibles avec les objectifs français de réduction des émissions de CO2 et de protection de la biodiversité»

D'où l'idée d'une institution indépendante qui délivrerait à l'exécutif ce fameux «pass climatique», après avoir évalué «chaque loi, chaque décret, chaque arrêté, chaque feuille de route stratégique ou chaque engagement international susceptible d'avoir un impact sur la trajectoire française d’émissions de CO2 ou sur l'état de la biodiversité».

«En tant que "vigie climatique", cette autorité déterminera à l'aide d'indicateurs fiables si la décision qui est envisagée est bien compatible avec les objectifs français de réduction des émissions de CO2 et de protection de la biodiversité», explique le WWF, ajoutant qu'«un avis négatif pourra amener le juge compétent à déclarer cette proposition irrecevable».

«L'Etat a exigé des Français une discipline de fer dans la lutte contre une crise sanitaire exceptionnelle et rien ne peut plus justifier aujourd'hui qu'un chef d'Etat ne s'impose pas la même discipline dans la lutte contre la crise écologique», argumente encore le WWF. Le mandat du prochain président devra être «celui de la sortie de l'impasse écologique», insiste l'organisation écologiste, invitant les candidats à y penser dès maintenant dans leurs programmes. Le WWF estime que «cela est possible», promettant de faire des propositions dans les prochains jours.