France

«On estime mériter plus que 0,4% d’augmentation salariale», jugent les grévistes de la RATP (VIDEO)

Les employés de la RATP sont en grève ce 18 février, revendiquant une revalorisation de leurs salaires. Critiqué par Gabriel Attal, le mouvement a perturbé la circulation du métro à Paris, avec huit lignes fermées.

Le trafic du réseau RATP a été fortement perturbé ce 18 février en raison d'un mouvement de grève lié aux salaires, avec huit lignes de métro complètement fermées et six autre ouvertes seulement aux heures de pointe, les bus et tramways étant également affectés. La grève fait suite à un désaccord persistant entre la direction de la RATP et les syndicats au sujet de la question des salaires, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). L'entreprise évoque une augmentation moyenne de 2,7% des salaires, dont 1,8% pour l'avancement et l'ancienneté, 0,5% pour des mesures catégorielles et 0,4% de mesures transverses pour l'ensemble des salariés. Ces chiffres sont contestés par les syndicats.

«On est là pour demander à l'entreprise un peu plus de respect vis-à-vis de ses salariés», a expliqué à RT France Laurent Djebali, secrétaire général FO Groupe RATP, accusant la RATP de« se cacher derrière des indicateurs [...] à 2,7%», alors que sa proposition d'augmentation ne serait en fait que de 0,4%. «C'est du mépris», a estimé le syndicaliste, qui a mis en garde la direction contre un mouvement qui pourrait durer : «Ce n'est que le début» a-t-il assuré. «Après les efforts [...] pendant la crise sanitaire, on estime mériter plus que 0,4% d’augmentation salariale», a abondé Mourad Shikh, secrétaire adjoint de l'UNSA RATP, réclamant «3% d'augmentation par an pendant quatre ans», alignée sur l'augmentation de 12,5% de la rémunération de la présidente de la RATP, Catherine Guillouard.

Dans une interview à BFMTV, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a critiqué «une forme de grève réflexe» au moment du début des vacances scolaires, alors que les Français «aspirent à partir en vacances» et peuvent «retourner sur leur lieu de travail» après deux ans de pandémie. Aux grévistes qui affirment ne pas être entendus par la direction sur les salaires, Gabriel Attal a fait valoir qu'«il y a un dialogue social» et que «des mesures fortes pour les salaires» ont été proposées par l'employeur. «Une augmentation des salaires en moyenne de 2,7% , c'est supérieur à ce que constatent beaucoup des Français», a-t-il insisté, affirmant qu'«une partie importante des salariés auront une augmentation supérieure à ça, parce qu'ils ont de l'ancienneté ou des fonctions plus exposées». Il a également rappelé que des «primes de 1 000 euros» avaient été versées aux agents de la RATP pendant le pic de l'épidémie de Covid-19.

En fin de journée, la direction de la RATP a compté «moins d'un quart de grévistes dans l'entreprise, très concentrés sur les métiers de la conduite». Les syndicats ont eux salué une «mobilisation réussie», et laissé entrevoir d'autres actions face au blocage des négociations.