France

La famille de Théo Luhaka devant la justice pour détournement d'aides publiques

678 000 euros ont été alloués à des associations gérées par la famille Luhaka, du nom de Théo qui disait avoir subi des violences de la part de fonctionnaires de police en 2017. La justice cherche aujourd'hui à tracer cette somme évanouie.

Le procès s'ouvre à Bobigny (Seine-Saint-Denis) ce 16 février de l'affaire de la famille Luhaka, soupçonnée d'avoir détourné des aides publiques au profit d'associations gérées par un des frères de Théo.

Ce dernier avait accusé des policiers de l'avoir malmené en 2017, cette autre affaire sera prochainement traitée aux assises.

Mickaël, Grégory et Théo sont tous les trois poursuivis, mais seul le premier est soupçonné d'escroquerie en bande organisée au détriment de l'Etat. Ses frères sont quant à eux poursuivis pour le simple chef d'escroquerie.

Au cœur de l'affaire, la société Aulnay Events présidée par Mickaël Luhaka et qui était censée œuvrer à la prévention dans les quartiers. Les pouvoirs publics lui avaient alloué un total de 678 000 euros en ce sens. Huit membres de la famille Luhaka auraient perçu des salaires de l'association, dont les trois frères et une sœur. Le Parisien évoque des virements jusqu'à 170 000 euros dont 52 000 euros versés au compte de Théo.

La justice cherche aujourd'hui à comprendre quelles ont été les actions concrètement réalisées (à part l'organisation de matches de football) par l'association ainsi que quatre autres associations ou société commerciales visées par les inspecteurs du travail qui travaillent sur le dossier et qui ont été gérées par des membres de la famille. Une quarantaine d'emplois devaient être créés entre 2014 et 2016, mais ils n'auraient pas été déclarés à l'Urssaf, selon le quotidien francilien.

Une «non-affaire», selon l'avocat de Théo

Toujours selon la même source, le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire contre X pour escroquerie en bande organisée en 2018 et les trois frères Luhaka avaient été placés en garde à vue dans le cadre de cette procédure avant d'être mis en examen.

L'aîné de la fratrie Mickaël Luhaka, 37 ans, aurait plaidé l'incompétence en matière de gestion d'entreprise auprès du Parisien en 2017 : «Je suis un entrepreneur à la base. Je fais beaucoup de projets. Je me suis souvent loupé car je n’ai pas les compétences.»

L'avocat Antoine Vey, ancien associé de l'actuel garde des Sceaux, représente Théo Luhaka au tribunal ce 16 février et a déjà fait savoir au Parisien par le passé qu'il s'agissait d'une «non-affaire» : «Cela correspond à une volonté de nuire à son image en le présentant comme un délinquant afin de le décrédibiliser.»