La nouvelle, d'abord publiée par le site FranceSoir le 9 février, a été confirmée le lendemain par le maire de Neuilly-sur-Seine. Luc Montagnier est bien décédé le 8 février à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Il avait obtenu le prix Nobel de médecine avec le professeur Françoise Barré-Sinoussi en 2008 pour ses découvertes sur le virus responsable du SIDA en 1983. 20 ans plus tôt, il avait découvert le mécanisme de réplication des virus à ARN, comme le souligne le CNRS. Depuis, il s'était distingué par des prises de postions sur la crise du Covid-19, à contre-courant d'une grande partie de la communauté scientifique. Au sujet de l'origine du virus SARS-CoV-2, il estimait que celui-ci avait été créé en laboratoire avec entre autres «des séquences du VIH». Fervent opposant du pass vaccinal, il remettait en cause l'efficacité des vaccins anti-Covid à ARNm.
«Le prix Nobel et l'hostilité inouïe de ses collègues»
Plusieurs personnalités publiques lui ont rendu hommage, dont le professeur Didier Raoult, lui aussi vivement critiqué pour les traitements dont il a fait la promotion pendant la pandémie et pour ses avis sur la vaccination.
«On perd un homme dont l'originalité, l'indépendance et les découvertes sur l'ARN ont permis la création du laboratoire qui a isolé et identifié le virus du SIDA. Ceci lui a valu la gloire, le prix Nobel, et l'hostilité inouïe de ses collègues», a-t-il dit.
«L'attention portée à ses dernières hypothèses était disproportionnée», a-t-il déclaré par ailleurs, sans plus de détails. Luc Montagnier défendait, pour cause, certaines positions peu orthodoxes comme par exemple le fait qu'un «bon système immunitaire» permette de se débarrasser du VIH, ou encore l'hypothèse de «l'efficacité de la papaye fermentée sur les maladies chroniques.»
L'animateur Mac Lesggy s'est dit pour sa part «très triste» d'apprendre la disparition de ce «grand virologue».
L'ancienne ministre de l'Environnement et eurodéputée écologiste Corinne Lepage a salué la mémoire d'un «homme honnête et grand scientifique, dont le tort récent a été d’avoir raison trop tôt sur l’origine du Covid».
«Oui il y a les polémiques, mais je veux rendre hommage à cet homme qui a consacré sa vie à la recherche», a écrit pour sa pat la sénatrice LR Valérie Boyer sur Twitter.
«Son courage, sa liberté de pensée et de parole pendant la crise du Covid, nous manqueront terriblement», a déclaré pour sa part le député gaulliste et candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan.
La confirmation du décès du scientifique tardant à s'imposer médiatiquement, l'eurodéputé et soutien d'Eric Zemmour Gilbert Collard lui a aussi rendu hommage en estimant que le «silence médiatique» l'honorait «plus que tous les tapages».