France

«Un piège à cons» : Gilbert Collard fustige la stratégie de «dédiabolisation» du RN de Marine Le Pen

Sur Europe 1, Gilbert Collard a critiqué la stratégie de «dédiabolisation» du RN amorcée par Marine Le Pen, qu'il a qualifiée de «piège à cons». Il a également affirmé qu'elle parlait «comme Mélenchon».

Invité du Grand rendez-vous ce 6 février sur Europe 1 et CNews, le président d'honneur de Reconquête et ancien membre du Rassemblement national (RN), Gilbert Collard, a fustigé la stratégie électorale de Marine Le Pen.

«J'ai toujours dit que la dédiabolisation était un piège à cons. On me l'a d'ailleurs reproché et c'est à partir de ce moment-là que l'on m'a mis au rancart», a-t-il affirmé. Et d'expliquer : «Aujourd'hui, il faut avoir le courage, quoi qu'il en coûte, de dire ce qui est [...] Nous sommes ravagés par une immigration incontrôlée et par la submersion d'une sous-culture.»

Marine Le Pen avait sonné la charge dans un entretien publié le 3 février par Le Figaro, qualifiant le «zemmourisme» de «communautarisme». «Mon objectif n’est pas de défendre le village d’Astérix, mais de rendre leur pays aux Français», avait-elle lancé, comparant Reconquête à une époque révolue du RN. Elle avait également fustigé les fréquentations de l'ancien polémiste.

«Je retrouve chez Eric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens et quelques nazis», avait-elle énuméré, autant de clans rassemblés qui ne suffisent pas selon elle pour conférer au polémiste «une posture présidentielle». 

Réagissant à ces attaques, Gilbert Collard a affirmé que la candidate RN «parle comme Mélenchon quand elle s'en prend au communautarisme». 

Pour Marine Le Pen, Eric Zemmour mène une stratégie visant à «tuer» le RN, car «seule la mort du RN et l'échec de Marine Le Pen peuvent lui permettre d'envisager une recomposition fantasmagorique de l'espace politique en 2027, 2032 ou 2039». Elle conteste, en effet, le projet d'«union des droites» porté par le candidat de Reconquête, y voyant de la pure «politique politicienne» et préférant faire appel «au peuple de France».

Malgré ces confrontations entre les deux camps, Gilbert Collard a prôné une «réconciliation» en vue du second tour. «C'est la raison pour laquelle il faut de l'asepsie verbale», a-t-il en outre préconisé.