France

Le taux d'«homicidité» a doublé en dix ans en France, les tentatives d'homicides ont presque triplé

Pour le criminologue Alain Bauer, il convient d'analyser ensemble les homicides et les tentatives d'homicide. Les chiffres qui résultent de cette méthodologie tendent à démontrer une grave augmentation des violences sur le territoire national.

Un article du Figaro publié le 31 janvier ravive la notion d'«homicidité», introduite et portée par Alain Bauer chargé de la chaire de criminologie au Centre national des Arts et Métiers et ancien fondateur de l'Observatoire national de la délinquance dissous par Edouard Philippe.

L'homicidité constitue un indicateur du niveau de violence physique dans la société française car il compile les chiffres des homicides et des tentatives.

Un article du même journal paru un an plus tôt presque jour pour jour abordait déjà le même thème avec une autre donnée temporelle : «Les homicidités ont bondi de 90% en France depuis 20 ans», était-il ainsi proclamé en titre.

Cette fois le curseur se concentre davantage sur le bilan sécuritaire de François Hollande et de son ancien ministre de l'Economie, le président français actuel Emmanuel Macron, puisqu'il est indiqué que le taux d'homicidité a doublé au cours des 10 dernières années.

Alain Bauer explique notamment au quotidien : «Les tentatives d’homicide ont pris une ampleur des plus révélatrices.» Et pour cause, selon la même source, en 2011 on enregistrait «2059 homicides et tentatives», contre 4386 en 2021.

Doublement, triplement : des indicateurs au rouge

Le taux d'homicidité a donc doublé au cours de la décennie, tandis que le nombre de tentatives d'homicides a presque triplé, passant de 1203 en 2011 à 3360 en 2021. Cette donnée comparative est particulièrement éclairante sur la volonté de tuer au quotidien.

Alain Bauer précise également : «Le total des homicides et tentatives recensés connaît pour la troisième année consécutive un niveau supérieur à 4000 faits (4209 en 2019, 4472 en 2020 et 4386 en 2021), structurant dans la durée la violence dictée par l’intention de tuer.»

En regard de ces analyses, une dépêche de l'Agence France Presse publiée ce 1er février rappelle que «la délinquance et la façon dont elle est combattue font partie des préoccupations majeures des Français à l'approche de l'élection présidentielle». La même source confirme que les plaintes pour des violences physiques sont celles qui ont le plus augmenté, particulièrement les violences sexuelles (128%) et les violences intrafamiliales (59%) entre 2016 et 2021.