Selon une information rapportée le 27 janvier par le magazine Marianne, le parquet de Rouen aurait requis contre Patrick et Isabelle Balkany la révocation de leur placement sous bracelet électronique et réclamé leur «incarcération pure et simple», en application de leur condamnation pénale. Et pour cause, les deux septuagénaires condamnés en mars 2020 pour fraude fiscale auraient multiplié les comportements inappropriés dans le cadre de l'aménagement dont ils bénéficient actuellement, qui leur permet de purger leur peine à domicile, dans leur manoir de Giverny.
«La procureure a longuement détaillé [...] les manquements des Balkany, qui ont fait sonner une centaine de fois leur bracelet électronique», relate Marianne qui, faisant référence à l’audience de plaidoirie qui s’est tenue mi-janvier, explique que le couple sera fixé sur son sort le 3 février. Selon le régime qui lui est jusqu'alors imposé, le couple est confiné à l’intérieur des 1 000 mètres carrés de son manoir de Giverny avec une permission de sortie quotidienne entre 14 et 18 heures.
Selon la même source, face aux fait leur étant reprochés, les deux époux auraient évoqué «la nécessité d’aller ouvrir au facteur le matin» ou encore de «faire rentrer leurs trois chiens le soir». «Pour de plus longs dépassements, les Balkany ont justifié d’une panne sur l’autoroute pour lui, et de bouchons en rentrant des courses pour elle», rapporte encore Marianne qui rappelle que le couple s'est vu imposé deux stages de citoyenneté comprenant notamment des cours de civisme sur «le sens de l’impôt».
Le 4 mars 2020, mari et femme avaient été condamnés en appel à trois ans de prison ferme et à dix ans d'inéligibilité, pour une «fraude fiscale d'une ampleur exceptionnelle». L'affaire politico-financière dans laquelle ils sont impliqués trouve son origine dans des sommes d'argent non déclarées détenues en Suisse dans les années 80 et 90, délit de fraude fiscale aujourd’hui prescrit. La justice française s'est emparée du dossier à partir de 2013 pour des soupçons de blanchiment de cette fraude fiscale par le biais de l’achat de biens immobiliers luxueux, ainsi que d'une autre fraude fiscale pour la non déclaration au fisc de ces propriétés, délit qui aurait permis au couple Balkany de ne pas s'acquitter de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) alors en vigueur.