France

«Servile» : une partie de l'opposition en colère après l'approbation du pass vaccinal par les Sages

Le Conseil constitutionnel a entériné le 21 janvier la mise en place du pass vaccinal. Une décision qui passe difficilement auprès d'une partie de l'opposition, certains, comme Florian Philippot évoquant même «une tyrannie».

Le 21 janvier, le Conseil constitutionnel a validé la plupart des dispositions du projet de loi instaurant le pass vaccinal, y compris les possibles vérifications d'identité par les cafetiers ou restaurateurs, au nom de l'objectif de «protection de la santé» face à l'épidémie de Covid-19. Cette nouvelle restriction entrera en vigueur le 24 janvier.

L'un des pourfendeurs des pass sanitaire et vaccinal, Florian Philippot, a estimé que la France était «officiellement une tyrannie». Le président des Patriotes considère que «si on estime que la Constitution peut justifier une telle atteinte aux libertés, alors la Constitution peut TOUT justifier». «Or si la Constitution justifie tout, c’est qu’il n’y a plus de Constitution, ce qui est la définition même d’une tyrannie», conclut-il dans un de ses tweets.

Le sénateur du Rassemblement national Stéphane Ravier ironise : «Et à la surprise générale (ou pas), le Conseil constitutionnel s'est soumis à Emmanuel Macron en validant le pass vaccinal. Et ce sont les mêmes juges qui nous expliqueront qu'il faut respecter les droits des clandestins...»

Selon le député de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, «une nouvelle fois, le Conseil constitutionnel se couche devant les mesures liberticides du gouvernement». «Faire croire à une censure du pass sanitaire à l'entrée des meetings, alors qu'il n'était pas obligatoire, est une supercherie», poursuit le candidat à la présidentielle, qui appelle en outre les Français à «abandonner» le pass vaccinal avec le hashtag «#LibéronsNous».

Pour la sénatrice apparentée Les Républicains du Bas-Rhin Laurence Muller-Bronn, «alors que le vaccin ne freine en rien le variant sans gravité Omicron (+10 millions de contaminés), le Conseil constitutionnel valide le pass vaccinal qui "concilie la protection de la santé et le respect des droits et libertés constitutionnellement garantis"». «Hallucinant», ajoute-t-elle.

Dès le mois de mai 2022, nous mettrons fin aux passes discriminatoires

La députée de La France insoumise Mathilde Panot a, pour sa part, exprimé une «grande déception et inquiétude de voir le Conseil constitutionnel valider servilement le pass vaccinal et les contrôles d’identité à tout-va malgré tous nos arguments juridiques fondés». «Dès le mois de mai 2022, nous mettrons fin aux passes discriminatoires», annonce-t-elle, en espérant la victoire de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.

Sans surprise, du côté de La République en marche, les élus manifestent globalement leur satisfaction, à l'instar du délégué général du parti, Stanislas Guerini : «Je salue la décision du Conseil constitutionnel [CC] qui conforte très largement le pass vaccinal. Concernant les meetings, nous respecterons bien sûr la décision du CC même si nous inciterons fortement à se doter du pass qui reste la meilleure protection contre les formes graves.»