France

«Quelle hypocrisie» : Zemmour dénonce un «détournement» de ses propos sur les enfants handicapés

Le candidat à l'élection présidentielle a regretté le «détournement» de ses propos dénonçant «l'obsession de l'inclusion» des enfants handicapés, reprochant à «certains politiciens» de faire croire qu'il voulait les exclure «des écoles ordinaires».

Eric Zemmour pris dans une polémique. Le candidat à la présidentielle a provoqué une bronca générale le 15 janvier, après avoir dénoncé «l'obsession de l'inclusion» des enfants handicapés et défendu des «établissements spécialisés» pour les scolariser, avant de nuancer ses propos dans une vidéo diffusée le soir même.

Il y regrette le «détournement» de ses propos, reprochant à «certains politiciens» de faire croire qu'il voulait «exclure les enfants handicapés des écoles ordinaires». «Quel mensonge et quelle hypocrisie», a-t-il dénoncé, ajoutant que des enfants handicapés font des «miracles et dépassent par le travail et l'intelligence» les autres élèves, mais que cette «idéologie égalitariste hypocrite» ne fonctionnerait pas avec tous les enfants.

«Bien sûr, il y a des cas où le fait de les mettre dans un établissement ordinaire est une bonne chose car ça leur permet de progresser, de se socialiser. Et puis il y a d'autres cas, réels, plus nombreux qu'on ne le dit, où c'est une souffrance pour ces enfants [handicapés]», a-t-il ajouté auprès de l'AFP. «Ce que j'ai voulu dire, c'est que je ne veux pas que l'obsession de l'inclusion nous prive et nous conduise à négliger la nécessité d'établissements spécialisés», a fait valoir Eric Zemmour, avant de poursuivre : «Je pense que c'est une position idéologique, comme toujours. On a décidé que c'était mieux de mettre tout le monde ensemble. Moi, je pense que non [...] pas pour les mettre à l'écart, mais pour s'en occuper mieux».

Une polémique face à laquelle Macron aurait réagi «en privé»

Selon une information du Parisien, les propos d'Eric Zemmour auraient fait réagir jusqu’à Emmanuel Macron, «en privé». Comme le rapporte le journal, le chef de l'Etat aurait ainsi jugé, devant ses proches, qu'il n'était pas possible de «se prétendre amoureux de la France et nier à ce point ce que [sont les Français]».

Le président de la République aurait alors poursuivi en ces termes : «Le handicap, c’était ma carte blanche lors du débat d’entre deux tours de 2017 […]. Il ne s’est depuis pas passé une semaine où je ne me suis battu, notamment pour permettre aux enfants d’aller à l’école comme et avec les autres.»

Quiproquo sur une conversation avec l'ancienne secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées

Dans une série de tweets publiés ce 15 janvier, le candidat à la présidentielle a appelé à «prendre en compte les cas particuliers» de chaque enfant, avec des «solutions adaptées, personnalisées et souples». Eric Zemmour souhaite ainsi la création de «passerelles» entre «établissements spécialisés» et «ordinaires». Il explique par ailleurs avoir discuté de la question le 15 janvier même avec Marie-Anne Montchamp, ancienne secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées sous Jacques Chirac et auteur de la loi «Handicap» de 2005, qui lui aurait confirmé «que la question [qu'il a] posée est non seulement légitime mais cruciale».

Celle-ci a néanmoins nié être tombée d'accord avec Eric Zemmour au cours de cette conversation, selon BFMTV, qui cite l'ancienne députée LR, aujourd'hui ralliée à LREM : «Je ne peux pas m'associer à ça ! C'est une extrapolation, un détournement ! L'inclusion, c'est le combat de ma vie.» Auprès du Monde, Marie-Anne Montchamp a de nouveau démenti, le 15 janvier : «Tout enfant en situation de handicap doit aller à l'école de la République, on ne sort pas les enfants de force de l'école. C'est une position d'une personne qui ne comprend pas la situation des enfants et de leur famille», a-t-elle fustigé à propos d'Eric Zemmour.