La secrétaire d’Etat Nathalie Elimas, chargée de l’Education prioritaire, est visée par une enquête administrative, a fait savoir ce 15 janvier le ministère de l’Education nationale, interrogé par l'AFP sur des accusations de harcèlement et de maltraitance au sein de son cabinet.
Cinq sources ont indiqué à l'AFP ce 15 janvier que Nathalie Elimas faisait l'objet d'une enquête administrative alors qu'elle est accusée d'avoir harcelé des collaborateurs.
Sollicité, le ministère «confirme qu'il y a bien une enquête administrative» en cours «sur le fonctionnement ressources humaines du cabinet de madame Elimas».
«Il n'y a pas de date arrêtée, à ce stade, de remise du rapport», a précisé le ministère, même si quatre des cinq sources ont de leur côté indiqué que l'essentiel des auditions étaient faites et que la remise du rapport serait imminente.
Sollicitée ce 15 janvier par l'AFP, la secrétaire d'Etat, entrée au gouvernement en juillet 2020 et âgée de 48 ans, n'a pas souhaité commenter, renvoyant vers son entourage.
«Le ministère a demandé à l'Inspection générale de l'Education, du Sport et de la Recherche (IGESR) de mener une inspection interne au sein du cabinet du secrétariat d'Etat, afin de faire la lumière sur d'éventuelles difficultés liées aux relations de travail au sein du cabinet», a confirmé le cabinet du secrétariat d'Etat.
Si des dysfonctionnements devaient être mis au jour par ce rapport, il est évident que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour y remédier
«Cette inspection a commencé début janvier et les conclusions doivent être rendues dans les semaines à venir», a ajouté cette source. «Si des dysfonctionnements devaient être mis au jour par ce rapport, il est évident que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour y remédier», a-t-on encore indiqué.
Selon des sources concordantes, tous les membres du cabinet, y compris Nathalie Elimas, ont été entendus.
On lui reproche des faits de «harcèlement» mais aussi de «maltraitance»
Plusieurs sources ont indiqué à l'AFP que Nathalie Elimas se voyait reprocher des faits de «harcèlement» mais aussi de «maltraitance» sur des collaborateurs. Toutes ont préféré garder l'anonymat.
Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes ayant travaillé depuis juillet 2020 au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines. L'une de ces deux sources évoque «de nombreux arrêts maladie» et «départs de collaborateurs». Une autre personne ayant travaillé au sein du cabinet évoque un problème de harcèlement «généralisé».
Une troisième personne évoque sa «descente aux enfers», insistant sur les nombreuses «crises de colères» de celle qui était députée du Val-d'Oise jusqu'à son arrivée au gouvernement, visant ses collaborateurs, notamment lors de réunions.
Au moins trois sources ont aussi souligné que l'emploi au sein du cabinet d'un très proche de Nathalie Elimas, décrit par l'une de ces sources comme «intouchable», serait l'un des volets de cette enquête administrative. Le cabinet n'a pas commenté.