France

Guillaume Peltier, député et ancien vice-président de LR, rejoint Eric Zemmour

Vice-président de LR jusqu'en décembre 2021, Guillaume Peltier a annoncé ce 9 janvier rejoindre la campagne d'Eric Zemmour plutôt que soutenir la candidate de son parti Valérie Pécresse, qu'il estime trop proche idéologiquement d'Emmanuel Macron.

L'ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier a annoncé ce 9 janvier qu'il ralliait le candidat à la présidentielle Eric Zemmour, «seul candidat de la droite» selon lui, alors qu'il n'a plus «confiance» en la candidate de LR Valérie Pécresse.

«J'ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite», a indiqué le député du Loir-et-Cher à CNews et Europe 1.

«Je n'ai aucune garantie d'un non-ralliement [de Valérie Pécresse] à Emmanuel Macron», a-t-il critiqué, jugeant que «Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c'est la même chose», qu'elle «n'a aucune chance de l'emporter» et qu'elle «est un vote inutile». L'élu a au passage expliqué se mettre «en retrait» de LR et a appelé «les électeurs» et «les parlementaires LR» à rejoindre Eric Zemmour. «Je serai l'un des capitaines de cette aventure extraordinaire» aux côtés de l'ex-journaliste, a-t-il ajouté.

«Enormément d'adhérents Les Républicains veulent que ça change, qui considèrent que celui qui est le plus proche de nos convictions, celui qui porte la stratégie la plus opérationnelle et celui qui est le plus courageux, c'est Éric Zemmour», a-t-il développé pour justifier un ralliement pas forcément étonnant, compte tenu du positionnement à droite de LR qu'il incarne.

Vice-président de LR jusqu'à début décembre 2021, Guillaume Peltier s'était engagé de 1996 à 1998 au Front national de la jeunesse. «Une impasse», écrira-t-il en 2019. Après un passage auprès de Bruno Mégret, il était devenu numéro 2 du Mouvement pour la France du souverainiste Philippe de Villiers, aujourd'hui également soutien d'Eric Zemmour. Peltier avait ensuite changé de cap en 2009 en rejoignant l'UMP. Il avait été choisi par Nicolas Sarkozy comme porte-parole de sa campagne en 2012. 

«Une lourde faute», pour Eric Ciotti

Un parcours sinueux que n'a pas manqué de souligner Marine Le Pen. En déplacement à Cerbère (Pyrénées-Orientales) à la frontière franco-espagnole, la candidate du RN a vilipendé Peltier, qui «aura coché toutes les cases, aura fait tous les mouvements politiques». Qu'il rejoigne Eric Zemmour «ne m’étonne pas de lui», a-t-elle ajouté, évoquant «un épiphénomène».

Porte-parole de Valérie Pécresse, Othman Nasrou a estimé ce 9 janvier que «Guillaume Peltier était déjà parti dans les faits, rien de vraiment nouveau». «Il revient aujourd'hui au point de départ de son engagement politique à l'extrême droite», a-t-il poursuivi sur Twitter. De son côté, le député LR Eric Ciotti s'est dit «déçu par l'attitude de Guillaume Peltier», estimant qu'«il commet une lourde faute».

«Alors qu'il n'exerçait plus aucune responsabilité dans les instances de LR, Guillaume Peltier fait un retour aux sources en rejoignant Eric Zemmour. Par cette décision, il est de fait exclu de notre famille politique et ne peut plus s'en revendiquer», a vite réagi le président de LR Christian Jacob. 

«Sans domicile politique fixe, il est revenu à la maison, il reste fidèle à l'extrême droite : vouloir faire perdre la droite», a aussi écrit Florence Portelli, porte-parole de Valérie Pécresse.

Début décembre, Guillaume Peltier avait déjà fait des vagues dans son camp en se demandant «comment rester insensible au discours pour la France» d'Eric Zemmour lors de son premier meeting de candidat. Le comité stratégique des Les Républicains avait alors démis le député LR de sa fonction de vice-président du parti.

Ce n'était pas la première fois que Guillaume Peltier provoquait l'ire des responsables de LR. Fin mai 2021, il avait assuré «porter les mêmes convictions» que le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN. Puis, fin novembre, alors qu'il affichait son soutien pour Eric Ciotti au congrès de LR, il avait déclaré qu'il «ne souhaite plus d’étanchéité avec les électeurs d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen».