France

«Raquette trouée» : échanges tendus entre Mélenchon et Véran à l'Assemblée nationale

Le texte de loi portant notamment sur le pass vaccinal a été marqué par un échange houleux. Le député insoumis a fustigé un texte susceptible de semer «le chaos». Olivier Véran l'a accusé de prendre exemple sur Jair Bolsonaro et Donald Trump.

Le début de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi, portant entre autres, sur la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, a été émaillé sans surprise par des échanges houleux entre Olivier Véran et Jean-Luc Mélenchon.

Le candidat de La France insoumise (LFI) à la présidentielle a présenté une motion de rejet préalable – finalement rejetée – contre un projet de loi semant selon lui «le chaos, la pagaille». 

«[Le pass vaccinal est une raquette trouée [et il est] 100% inefficace» au vu de la propagation actuelle du virus, pour l'élu des Bouches-du-Rhône pour qui «la liberté est la meilleure des protections».

Vous avez comparé le vaccin à ARN messager, je cite, à des "surgelés vendus dans des supermarchés"

En réponse, Olivier Véran a raillé les positions de Jean-Luc Mélenchon en particulier concernant le vaccin Pfizer : «Monsieur le député Mélenchon, j’ai le regret de vous dire que par le passé, vous vous êtes tellement trompé, qu’il est difficile aujourd’hui de vous prêter la même attention lorsque vous vous exprimez», a-t-il lâché avant de citer un «florilège» des propos du leader de LFI.

«Vous avez comparé le vaccin à ARN messager, je cite, à des "surgelés vendus dans des supermarchés" ; voilà qui est très bon pour la confiance des Français. Vous avez parlé de ce "machin Pfizer" que jamais, jamais vous ne recevriez, et je crois que vous avez reçu votre troisième dose de Pfizer, Monsieur le député.»

«A moins que votre intention, monsieur le président Mélenchon et celle de votre groupe ne soit pas sanitaire. Peut-être que vous visez-là à attirer un peu l’attention d’une partie de la population contestataire qui ne veut pas du vaccin, qui ne veut pas du pass. Et peut-être les appelez-vous à vous rejoindre sous votre bannière. Vous n’êtes pas le seul à brandir cette bannière : il y a monsieur Dupont-Aignan, madame Le Pen,  monsieur Philippot qui sont sur ce même créneau d’aller flatter ceux qui ont peur […] quitte à ce que le virus circule davantage».

Et de renchérir : «Vous prétendez être un jour président de la République, eh bien vous êtes en train de prendre exemple sur deux bien mauvais présidents, les seuls qui ont refusé toutes mesures de restrictions, de gestion sanitaire, depuis le début de la pandémie : monsieur Bolsonaro au Brésil, et c’était Trump aux Etats-Unis.»

Examiné au palais Bourbon, puis au Sénat à partir du 5 janvier, le texte doit entrer en vigueur dès le 15 janvier. L'article 1er du projet de loi prévoit qu'un justificatif de statut vaccinal pour le Covid-19 sera demandé aux personnes d'au moins 12 ans, en lieu et place de l'actuel pass sanitaire.

Il sera nécessaire pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson (à l'exception de la restauration collective), aux foires, séminaires et salons professionnels ainsi qu'aux transports publics interrégionaux (avions, trains, cars). Dans le cas des transports, une exception est prévue : pas besoin d'un pass pour «motif impérieux d'ordre familial ou de santé» tel un proche mourant, sous la réserve de présenter un test négatif «sauf en cas d'urgence».

En outre, sur décision des préfets, l'accès aux grands magasins ou centres commerciaux pourra être subordonné à la présentation du pass vaccinal. Les salariés des secteurs concernés auront l'obligation, sous conditions, de disposer d'un tel pass. Un «justificatif d'engagement dans un schéma vaccinal» pourra être suffisant, le temps de recevoir les doses requises. Pour obtenir le nouveau pass vaccinal, il faudra un schéma de vaccination complet.