France

Simulation de tirs sur Macron et des élus insoumis : ouverture d'un enquête

Une enquête a été ouverte après la diffusion de vidéos de deux sympathisants d'extrême droite, dans lesquelles ils s'entraînent au tir et imaginent notamment prendre pour cible Emmanuel Macron et des élus Insoumis, a rapporté le parquet de Paris.

Le parquet de Paris a annoncé ce 22 décembre l'ouverture d'une enquête à la suite de la diffusion de vidéos dans lesquelles des sympathisants d'extrême droite tirent sur des simulacres de cibles. L'enquête a été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), pour «menaces de mort et provocation à la haine raciale», a précisé à l'AFP le parquet. 

Les vidéos, révélées sur Twitter par le groupuscule antifa Jeune Garde et par Mediapart, montrent un homme arborant une casquette «Ben voyons» – parfois utilisée par les soutiens d'Eric Zemmour en référence à une locution qu'il prononce régulièrement –, s'exercer avec un fusil à lunette.

«Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental», s'esclaffe le jeune homme, avant de tirer avec un gros calibre. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise – «Ah, Emmanuel Macron !» – et décoche un second tir.

Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l'ex-porte-parole de la France Insoumise Raquel Garrido. Fusil en main, il explique «s'entraîner à chasser du Garrido sauvage» avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son mari, le député LFI Alexis Corbière.

Dans la même séquence, l'homme s'imagine tirer sur «des antifas et des gauchistes», ainsi que sur des personnes d'origine maghrébine. «Il y a des drapeaux algériens et marocains, j'ai vu là-bas, donc on va s'empresser de tirer», lâche-t-il.

La plateforme Pharos saisie

Selon le journal Libération, qui a eu accès à son compte Instagram privé, il s'y présentait jusqu'à tout récemment comme «militaire» et «catholique». Selon des recherches entreprises par Mediapart sur les réseaux sociaux, l'utilisateur du compte qui a publié ces vidéos aurait assisté au meeting de Villepinte du 5 décembre d'Eric Zemmour.

Une source policière avait précisé le 21 décembre que «la plateforme Pharos, chargée de la lutte contre les contenus illicites sur Internet, [avait] été saisie après des signalements d'internautes».

Lors d'une conférence de presse, le député LFI Alexis Corbière et Raquel Garrido ont annoncé le 21 décembre avoir déposé une plainte «pour menaces de mort et provocation à la commission d'un crime». «Aujourd'hui, toute la fachosphère en ligne nous cible les uns après les autres, avec un clair risque de passage à l'acte», a déclaré Raquel Garrido.