France

Le Printemps républicain en deuil après le décès de son fondateur le politologue Laurent Bouvet

Le politologue Laurent Bouvet qui avait notamment été à l’origine de la création du Printemps républicain, mouvement de défense de la laïcité, est mort le 17 décembre à 53 ans des suites d’une longue maladie.

Le politologue Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, mouvement créé en 2016 pour défendre la laïcité, est décédé le 17 décembre à l'âge de 53 ans. Il avait récemment annoncé sur sa page Facebook être atteint de la maladie de Charcot. Son épouse, qui n'a pu être jointe, avait annoncé la mort de son mari sur sa propre page Facebook dans l'après-midi du 17 décembre.

Un membre de l'entourage de Laurent Bouvet, souhaitant garder l'anonymat, a confirmé ce décès à l'AFP. Il a rappelé que le mouvement du Printemps républicain avait été créé «en grande partie à initiative de Laurent, dans le but de porter dans l'espace public un discours de gauche républicaine, laïque et universaliste, à un moment jugé nécessaire».

De nombreux hommages à gauche comme à droite

Sur Twitter, le Printemps républicain a «rendu hommage à l'intellectuel, au républicain et à l'homme bienveillant qu'il fut». Sur le même réseau, le président du mouvement Amine El Khatmi a remercié «l’intellectuel exigeant et rigoureux qui aura placé la défense des principes républicains au cœur de sa vie».

Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a écrit sur Twitter: «Adieu Laurent Bouvet. Il incarnait le courage dans sa pensée comme dans sa vie. Il défendait ce que nous avons de plus précieux en partage: la République et donc la liberté, l'humanisme, l'universalisme.» 

«Notre ami Laurent Bouvet était bien plus qu’un intellectuel grand défenseur de la gauche républicaine», a aussi assuré la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, sur le même réseau social.

La candidate LR à l'Elysée Valérie Pécresse a évoqué sur Twitter sa «grande tristesse», en assurant que Laurent Bouvet manquerait «au paysage intellectuel français». Il incarnait, a estimé Valérie Pécresse, «cette gauche républicaine qui ne cède ni à l'identitarisme ni au wokisme».

Arnaud Montebourg (La Remontada) a également évoqué sur Twitter la mort de Laurent Bouvet comme «une perte pour tous les fervents défenseurs de l'idéal républicain».

Manuel Valls a rendu hommage sur le même réseau à son «ami», en écrivant : «Ce soir, je le pleure». «Son courage, sa pensée, ses écrits vont me manquer et manquer à notre pays, à la gauche, la mienne, aux républicains», a twitté l'ancien Premier ministre.

Laurent Bouvet incarnait une ligne ferme sur les questions de laïcité

Professeur de sciences politiques, Laurent Bouvet était partisan d'une ligne ferme en matière de laïcité. Longtemps militant au Parti socialiste, il s’en était éloigné pour fonder en 2016 ce mouvement du Printemps républicain, avec notamment le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme Gilles Clavreul. Leur mouvement parfois décrié a fréquemment accusé la gauche d’être trop conciliante avec l'islamisme.

Laurent Bouvet avait signé de nombreux ouvrages sur l’identité et l’insécurité culturelle. Dans une tribune publiée dans Le Monde, il définissait ce concept «d’insécurité culturelle» comme «l’expression d’une inquiétude, d’une crainte, voire d’une peur, vis-à-vis de ce que l’on vit, voit et perçoit et ressent, ici et maintenant, "chez soi", des bouleversements de l’ordre du monde, des changements dans la société, de ce qui peut nous être à la fois proche ou lointain, familier ou étranger».