France

L’agence nationale de sécurité sanitaire déconseille les masques FFP2 contenant du graphène

L’Agence nationale de sécurité sanitaire a recommandé le 14 décembre de ne pas utiliser de masques FFP2 contenant du graphène en raison de risques de toxicité. Les masques chirurgicaux utilisés par le grand public ne présenteraient aucun risque.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a recommandé le 14 décembre d’éviter d’utiliser des masques FFP2 contenant du graphène à cause des risques de toxicité de ce matériau. L’utilisation des masques concernés est déjà suspendue.

«L'Anses recommande aux autorités publiques de privilégier la mise sur le marché ou la mise à disposition de masques sans graphène», a indiqué l’agence dans un communiqué à la suite d’une expertise demandée par la Direction générale de la santé, qui dépend du ministère.

Le Canada avait déjà pointé en avril dernier les dangers potentiels des masques FFP2 (ou KN95, l'équivalent nord-américain) qui contiennent du graphène. Ceux fabriqués par la société chinoise Shandong Shengquan New Materials avaient notamment été retirés car soupçonnés de provoquer des problèmes pulmonaires. Toutefois, ces masques avaient été réautorisés en juillet après une analyse concluant qu'il n'y avait pas de risque avéré.

Dans le même temps, les autorités sanitaires françaises avaient elles aussi recommandé au mois de mai dernier de ne plus utiliser les masques FFP2 au graphène, en attendant l’évaluation de l'Anses. Le ministère de la Santé avait d'ailleurs rappelé en juin quelques 17 millions de masques FFP2 susceptibles d'êtres nocifs.

Si les données disponibles «ne mettent pas en évidence de situations d'exposition préoccupantes», l’agence juge toutefois «impossible d'évaluer le risque pour la santé». Elle a en effet relevé un «manque d'information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme». C'est pourquoi elle a jugé plus sûr d'éviter ce type de masques.

Les masques chirurgicaux utilisés par le grand public sans risques avérés

Nonobstant, l’Anses s’est également penchée sur les masques chirurgicaux utilisés par le grand public dans le but d’évaluer les potentiels risques liés à l’inhalation de présence chimique ou de contact prolongé avec la peau. Les résultats se sont montrés «rassurants», à condition que les masques soient utilisés conformément aux instructions : changement toutes les quatre heures, correctement portés, etc. Cela «garantit l'absence de risque pour la santé des populations, que ces substances soient inhalées ou en contact avec la peau», peut-on lire dans le communiqué de Céline Dubois, coordinatrice de cette expertise à l’Anses. «Les expositions aux substances chimiques retrouvées dans les masques ne dépassent pas les seuils sanitaires, aussi bien pour les adultes que pour les enfants», a précisé  l’agence.

Plusieurs dizaines de références de masques chirurgicaux destinés au grand public ont servi d’appui à l’analyse, prélevées par la DGCCRF (répression des fraudes) en 2020 puis 2021.