La classe politique a largement salué le 12 décembre la victoire du non à l'indépendance lors du troisième référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon jugeant toutefois le résultat «pas légitime» en raison du très fort taux d'abstention.
«C'est un grand moment de bonheur», a réagi sur France 3 la candidate LR à l'élection présidentielle Valérie Pécresse, «parce que pour moi, évidemment, la Nouvelle-Calédonie c'est la France, les Outre-mer c'est la France».
«Il y a eu un choix, un choix clair, un choix massif», a-t-elle estimé, soulignant toutefois que ce référendum n'était «qu'un point de départ». «Maintenant il va falloir construire l'avenir de la Nouvelle-Calédonie», a-t-elle ajouté, précisant qu'«un investissement de l'Etat fort» était nécessaire.
«On n'est pas du tout au bout de cette question très importante : quel type de lien peut-il y avoir entre un pays aussi précieux pour la France et pour qui la France est aussi importante ?», a de son côté souligné François Bayrou sur BFMTV.
Le président du MoDem a aussi dénoncé des «polémiques sans intérêt majeur», après les attaques contre Emmanuel Macron accusé d'«indifférence» à droite sur le sujet. «Sa responsabilité est d'être le président de tous», a-t-il justifié.
Pour le président LR du Sénat Gérard Larcher, «le résultat de ce scrutin ne doit pas être perçu comme un aboutissement mais comme le point de départ d’une relation renouvelée entre la France et les populations calédoniennes». «L’enjeu est désormais de faire de la Nouvelle-Calédonie une terre de concorde et de progrès, enracinée dans son environnement Pacifique, respectueuse de ses identités plurielles, sûre de ses potentialités économiques», a ajouté Gérard Larcher dans un communiqué.
«Après trois référendums, nos compatriotes calédoniens ont définitivement choisi la France [...] Seul un dialogue respectueux permettra de construire un destin commun. L’Etat doit s’engager dans ce processus de réconciliation», a déclaré le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Pour le patron des députés LR Damien Abad, «le "non" à l'indépendance résonne comme un "oui" à la France. Il nous faut désormais écrire une page commune et être à la hauteur des enjeux».
«La Nouvelle-Calédonie reste française ! Il faut maintenant œuvrer à la restauration de l’unité. Je le ferai», a tweeté la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen.
Le candidat Eric Zemmour s'est adressé aux Néo-calédoniens dans une vidéo sur Twitter. «Votre volonté est sans appel. Vous êtes Français et vous le resterez !», a-t-il affirmé.
A gauche, le porte-parole des sénateurs socialistes Rachid Temal a salué le choix de la Nouvelle-Calédonie «de rester dans la France». «Cette décision oblige la concorde entre Néo-calédoniens, une République qui tient toutes ses promesses et met fin aux inégalités inacceptables».
Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI à la présidentielle, a lui dénoncé sur France Inter/franceinfo/Le Monde un résultat «pas légitime», rappelant que les indépendantistes avaient appelé à repousser le scrutin. «Il n'y avait qu'un bulletin puisque les indépendantistes ont décidé de ne pas participer au référendum». «Moins d'un électeur sur deux a voté en Calédonie. Les indépendantistes ne reconnaissent pas le vote. Retour à la case face à face», a-t-il déploré.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est pour sa part félicité dans l'émission Le Grand Jury RTL/Figaro/LCI que ce référendum se soit tenu «dans des conditions de sécurité tout à fait acceptables et malgré la crise sanitaire». Il a salué également «le courage» d'Emmanuel Macron d’avoir réalisé «trois référendums pendant son quinquennat».
Le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie a vu la victoire du «non» avec 96,49% des voix, mais n'a pu compter sur un taux de participation élevé, le scrutin ayant mobilisé 43,90% du corps électoral. Les indépendantistes avaient appelés au boycott en raison de la situation sanitaire et ont déjà indiqué qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat du vote.