France

«Sans imagination», «haute trahison» : l'opposition à l'offensive après la conférence de Macron

Plusieurs candidats à la présidentielle ont critiqué avec virulence ce 9 décembre les propos d'Emmanuel Macron tenus lors de la conférence de presse sur la présidence française du Conseil de l'Union européenne.

Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse ce 9 décembre à l'Elysée, une prise de parole consacrée à la présidence française du Conseil de l'Union européenne (UE). A cet égard, de nombreuses personnalités politiques, dont plusieurs candidats à la présidentielle, ont égratigné les propos du chef de l'Etat.

Jean-Luc Mélenchon qui participait le 9 décembre à une conférence sur la géopolitique à Paris, a jugé qu'avec son discours «sans imagination», Emmanuel Macron «rabougrissait» la présidence française de l'UE. Dans une série de messages postés sur Twitter, le candidat à la présidentielle a jugé que le discours du Président français était «plat» et «routinier».

Réagissant aux propos d'Emmanuel Macron sur France 2, Yannick Jadot, a estimé que le discours présidentiel n'était rien d'autre que du «bla-bla». Le candidat EELV à la présidentielle s'est notamment montré critique du manque d'ambition présidentielle en termes de réindustrialisation. «La réalité, c'est que la France combat l'idée du "Made In Europe" [...], l'idée que les marchés publics favoriseraient les entreprises européennes en matière de santé, d'énergie [et] de militaire», a-t-il affirmé, pointant du doigt le «gouffre» existant entre les propos d'Emmanuel Macron et la réalité du terrain.

La droite en ordre de bataille contre Emmanuel Macron

Quant à Valérie Pécresse, cette dernière a estimé que cette présidence française de l'UE allait immanquablement interférer avec la campagne présidentielle et «fragiliser» la position de la France en Europe. En effet, pour la candidate LR à la présidentielle, le gouvernement ne peut garantir à ses partenaires européens que ses engagements seront bien tenus après la présidentielle. Répondant aux questions de BFMTV, la présidente de la région Ile-de-France pense au contraire que «l'intérêt des Français aurait été qu'Emmanuel Macron ne prenne pas cette présidence française du Conseil de l'Union européenne en pleine campagne présidentielle».

Marine Le Pen est d'avis que le chef de l'Etat «sacrifie les intérêts des Français sur l’autel d’une "souveraineté européenne" dont personne ne veut». Dans un autre tweet, la candidate RN à la présidentielle annonce que si elle est élue, elle s'attèlera à la tâche de construire une «Europe des nations» mettant fin à la «subversion migratoire» et reposant sur le «patriotisme économique».

Sur Twitter, Eric Zemmour a estimé qu'à travers ses propos, Emmanuel Macron était prêt «à sacrifier les intérêts de la France au nom de l'Europe».

Autre candidat à la présidentielle, Florian Philippot pour qui la notion d'«Europe souveraine» mise en avant par le président ne cache en réalité qu'un «programme assumé de destruction de la France» ainsi que «l’éradication de la souveraineté nationale». Pour le chef de file des Patriotes, via ses propos, Emmanuel Macron se rend coupable d'«un acte de haute trahison qui devrait le conduire en taule». 

Enfin, invité de RT France, le président de l'UPR François Asselineau a dénoncé l'«instrumentalisation politique», selon lui, de la présidence française du Conseil de l'UE par le chef de l'Etat.