France

«Je consomme Noir» : un marché de Noël pour les «africains» et «afro-descendants» fait polémique

L'association «Je consomme Noir» a organisé un marché à Paris avec des produits de «créateurs africains et afro-descendants». Une initiative jugée communautarisme par plusieurs internautes, dont des membres de LREM et du RN.

Organisé les 4 et 5 décembre dans le XVIIIe arrondissement de Paris, un marché de Noël proposant des produits de «créateurs africains et afro-descendants» a été accusé de communautarisme par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux, comme l'a relevé Le Figaro

Le marché se tenait au Hasard Ludique, à l'initiative de l'association «Je consomme Noir», et proposait «une sélection pointue d'objets mode, déco, produits de beauté mais aussi de la littérature et des gourmandises de créateurs.trices africains.es et afro-descendants.es pour [les] emplettes de Noël», selon la description de l'événement sur Facebook (écriture inclusive comprise).

Il a été photographié le 4 décembre par Amaury Hoymans, référent LREM dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui s'est dit étonné de tomber sur «un marché communautaire» éloigné de la vision qu'il se fait de «l'esprit de Noël».

Outre le représentant de la majorité présidentielle, plusieurs membres du Rassemblement national ont fustigé une initiative assimilée à du «racisme primaire».

«Imaginez leur réaction si un marché de Noël réservé aux commerçants blancs [était] organisé», a écrit de son côté l'éditorialiste Verlaine Djeni, membre de LR.

Un marché ouvert à tous les clients

«On ne fait pas de politique, on veut transmettre un message positif, en faisant des choses pour notre communauté. [...] Mais on s'attendait à avoir ce type de critiques», a admis auprès du Figaro l'une des bénévoles de l'association «Je consomme Noir». 

Le quotidien a également demandé à un avocat spécialiste du droit commercial si ce type de commerce était légalement possible : «Au même titre qu'un marché de Noël alsacien, provençal ou antillais, rien n'empêche les commerçants de se regrouper autour d'un thème, que ce soit celui d'être Noir, Africain ou Afro-descendant», a expliqué Michaël Amado, patron du cabinet Amado Avocats. Selon le juriste, il serait en revanche «discriminatoire d'interdire aux consommateurs de venir profiter des produits au seul prétexte qu'ils ne feraient pas partie de la communauté organisatrice».

Ce qui n'est pas le cas de ce marché de Noël, les organisateurs ayant précisé au média avoir reçu des retours positifs sur leur initiative de la part de clients «de toutes les races».