«Il faut que la Grande-Bretagne ouvre la possibilité d'un accès légal à l'immigration», a déclaré ce 29 novembre sur BFM/RMC le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. «Aujourd'hui les personnes qui veulent demander l'asile en Angleterre, n'ont pas d'autres moyens que de traverser la Manche», a-t-il poursuivi.
«C'est parce qu'il n'y a pas de voie légale pour les immigrés d'aller en Grande-Bretagne, et parce que nous travaillons sans carte d'identité en Angleterre, qu'il y a cet appel d'air», a encore soutenu Gérald Darmanin sur BFM. Une réunion en conseil de défense concernant les migrations se tient également ce 29 novembre à Paris «pour faire le point», à l'invitation du président Emmanuel Macron, a fait savoir le ministre.
Gérald Darmanin veut que les Britanniques «changent leur législation» au sujet de l'immigration
«Que faire avec les Anglais ? Et bien qu'ils changent leur législation, qu'ils prennent leurs responsabilités», a-t-il lancé, rappelant que, chaque année, 30 000 demandes d'asile sont enregistrées en Grande-Bretagne contre environ 150 000 en France.
«Je suis tout à fait prêt à discuter [avec les Britanniques] à condition que nous ayons un rapport normal et d'égalité d'humeur», a déclaré Gérald Darmanin, assurant par ailleurs que son homologue Priti Patel et lui s'appelaient «quasiment tous les jours».
La veille, quatre jours après le naufrage meurtrier dans la mer séparant la France du Royaume-Uni, les participants à une réunion européenne d'urgence à Calais avaient convenu d'«améliorer la coopération conjointe avec le Royaume-Uni» face au trafic migratoire. Etaient réunis les responsables chargés de l'immigration français, allemand, néerlandais et belge, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures et les directeurs des agences européennes de police criminelle Europol et des frontières Frontex, mais les Britanniques en avaient, eux, été exclus.
Dans une déclaration commune, les participants ont «réaffirmé leur engagement à tout mettre en œuvre pour lutter plus efficacement contre les réseaux criminels de passeurs». Il ont également reconnu la nécessité «d'améliorer la coopération conjointe avec le Royaume-Uni». Cette rencontre avait lieu en réaction au pire drame migratoire survenu dans la Manche, le naufrage d'une embarcation qui a coûté la vie le 24 novembre à au moins 27 migrants.