France

Le maire FN voulait un commissariat, ce sera finalement une mosquée

Le projet de construction d’une nouvelle mosquée à Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, a pris forme avec la signature de l’acte de vente du bâtiment. Cyril Nauth, l’édile, souhaitait en faire un commissariat.

C’est un long feuilleton politico-judiciaire qui touche à sa fin. L’ancienne trésorerie municipale de Mantes-la-Ville, aujourd’hui vétuste, deviendra bien un lieu de culte musulman. Les multiples protestations du maire Front national, Cyril Nauth, n’auront finalement servi à rien. Les clés ont été remises, aujourd’hui, à son prochain propriétaire.

Un projet de longue date

C’est l’ancienne majorité socialiste qui avait eu l’idée de transformer ce vieux bâtiment en mosquée. A l’époque, elle avait pris la décision de le racheter à son propriétaire, la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines (Camy). Une fois l’acte de vente signé, elle comptait le céder à l’Association des musulmans de Mantes-Sud.

Mais les élections municipales de 2014, qui ont porté le frontiste Cyril Nauth à la mairie, ont changé la donne. Déjà, il avait déjà fait de la lutte contre ce projet le porte-étendard de sa campagne. Une fois installé dans le fauteuil de maire, il avait dénoncé l’opération et refusé de signer la promesse de vente.

La Camy décidait alors de contourner la décision en vendant directement le local à l’association musulmane. «Un passage en force» pour le maire qui préemptait le bâtiment pour y installer sa police municipale.

Bataille judiciaire

L’emménagement des forces de l’ordre dans le local a été attaqué par le préfet des Yvelines et retoqué, à deux reprises et en urgence, par la justice administrative fin août et début octobre.

Quand à la vente définitive, Cyril Nauth est circonspect : «C'est une opération qui m'étonne un peu, puisqu'on attend un jugement sur le fond du tribunal administratif de Versailles».

Abdelaziz El Jaouhari, le président de l’association cultuelle musulmane est lui, très satisfait : «Nous avons signé cet après-midi l'acte définitif d'achat et avons récupéré les clés».

Mais le maire n’a pas dit son dernier mot et pense avoir encore une carte à jouer : «Au-delà de la question de l'acquisition, il y aura un nouveau permis de construire à déposer».

Finalement, peut-être que l'épilogue de cette histoire à rebondissements n'est pas encore écrit.